Ronny Piens n’était en poste au Mali que depuis trois mois. Dans la nuit de vendredi à samedi, sa mission de «conseiller régional de sécurité » auprès du Service européen d’action extérieure (SEAE) a pris fin de manière brutale et abjecte. L’ancien lieutenant-colonel de l’armée belge a été tué dans une attaque du groupe jihadiste Al-Mourabitoune qui a coûté la vie à quatre autres personnes (lire par ailleurs).
«Nous apprenons le décès du LtCol BEM Ronny Piens, lâchement assassiné à Bamako […], ont réagi ses anciens collègues du deuxième bataillon commandos de Flawinne. Ronny avait entre autres participé avec le 2 Cdo à la mission AVENIR à Kisangani en 2004. Nous adressons nos pensées attristées à son épouse et ses deux filles. »
Un quart de siècle à l’armée
Entré à l’École royale militaire en 1988, Ronny Piens en était ressorti quatre ans plus tard. Jusqu’en 2014, le quadragénaire, domicilié à Nederbrakel en Flandre orientale, a officié au sein de l’armée belge.
Originaire du 1er bataillon de commandos de Diest, le parachutiste de formation avait notamment servi au Kosovo. Il avait également été actif au sein de la structure d’intervention rapide «B-Fast » déployée en Haïti à la suite du tremblement de terre de 2010.
En janvier 2015, l’ancien para a réorienté sa carrière en rejoignant le Service européen d’action extérieure (SEAE) pour en devenir le «conseiller régional de sécurité » à Bamako.
Ronny Piens se trouvait au bar-restaurant La Terrasse quand les jihadistes ont surgi. L’endroit, situé dans le centre de la capitale malienne, est prisé des expatriés. «On sait que si on va dans cette rue, c’est pour faire un carton sur les Occidentaux, sachant que les Occidentaux à Bamako, c’est quand même beaucoup de Français», relève Johanna Siméant, auteur de «Contester au Mali».
Reynders condamne cette «terreur lâche »
Présent à Riga pour une réunion ministérielle de l’Union européenne, le ministre belge des Affaires étrangères a réagi à l’annonce du décès de l’ancien militaire.
«Je dénonce et je condamne de nouveau cette terreur lâche, ignoble qui a frappé à Bamako, a indiqué Didier Reynders. Mes pensées vont aux victimes et à leurs familles, leurs proches quelle que soit leur nationalité, mais nous avons aussi un compatriote touché », a-t-il ajouté.
«Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour aider les autorités maliennes à ramener le calme. C’est désastreux de voir que dans très nombreux endroits du monde cette terreur continue de frapper lâchement », a conclu Didier Reynders.
source : lavenir.net