Bamako, – Six civils, dont quatre femmes, ont été tués
mercredi dans le centre du Mali lorsque le véhicule dans lequel ils se
trouvaient a sauté sur un engin explosif, a appris l’AFP auprès d’élus locaux.
La route où l’attaque s’est produite est régulièrement visée par des
attaques à l’engin explosif improvisé imputées aux jihadistes. Il y a un mois,
trois militaires maliens avaient péri dans une de ces attaques près de Boni.
“Le véhicule de transport en commun venait de Bamako pour la localité de
Boni. Arrivé à Douentza, le véhicule a pris la direction de Boni. Trente
kilomètres après Douentza, le véhicule a sauté sur une mine”, a déclaré à
l’AFP un élu de la région qui s’est rendu sur les lieux.
“Il y a eu six morts dont quatre femmes. Il y a eu aussi six blessés”, a
indiqué cet élu ajoutant que “le véhicule transportait également beaucoup de
marchandises”. “C’est sûrement une mine posée par les terroristes”, a estimé
la même source, en référence aux jihadistes.
Un autre élu de la région a confirmé le nombre de victimes, en précisant
que parmi elles, il y avait un bébé.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la
rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite
évincée.
Les jihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite
du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention
militaire, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces
maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la
signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement
les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
Depuis, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont
propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, et le phénomène déborde
sur le Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits
intercommunautaires.
AFP