(Agence Ecofin) – Pour les autorités maliennes, à cause de la guerre informationnelle qui les oppose à certaines nations, le pays est la cible de désinformation. Le ministre malien des affaires étrangères a détaillé ce point de vue lors d’une conférence sur la guerre informationnelle organisée par le Centre d’Etudes Stratégiques.
Au Mali, Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires Etrangères, a déclaré que son pays est la cible d’attaques informationnelles. Il s’est exprimé sur le sujet lors d’une conférence sur la guerre informationnelle organisée le 18 novembre par le Centre d’Etudes Stratégiques (CES) du ministère des affaires étrangères.
« Notre pays est la cible d’attaques informationnelles. Ce n’est un secret pour personne. Des sommes importantes sont investies pour faire dérailler ce qui se passe au Mali […] L’Afrique est un enjeu. Le Mali est un enjeu. Certains seraient même heureux de vider nos pays des populations pour pouvoir prendre nos ressources. La désinformation sert ces desseins pour perpétuer la domination, pour perpétuer des politiques hégémoniques. Il faut diaboliser, manipuler, déstabiliser les pays », a déclaré Abdoulaye Diop.
Le sujet a été abordé quelques jours après la libération de Kidal, ville sous domination séparatiste pendant de longues semaines, le 14 novembre. L’annonce de la libération de la ville avait été suivi par la publication d’une multitude de fausses informations liées à Kidal.
Dans la foulée de la libération, par exemple, une vidéo prétendant montrer un bunker découvert à Kidal est devenue virale. La fausse information a finalement été révélée par des Fact-Checkers maliens qui ont expliqué qu’il s’agit d’un détournement de l’exploration, à Portsmouth, d’un Bunker datant de la première guerre mondiale.
Quoi qu’il en soit, la plainte du ministre malien des affaires étrangères semble plutôt viser certaines nations étrangères. « Une illustration parfaite (de cette désinformation, ndlr) est ce qui s’est passé à Kidal. Aujourd’hui, les forces maliennes contrôlent cette localité, c’est un fait. Mais on a d’abord nié que c’était possible. Ensuite, on a dit que nous ne l’avions pas fait seuls. Cela est fait pour dénigrer, diaboliser et prétendre que les forces maliennes ne valent rien. Prétendre qu’elles ne peuvent pas réussir, là où les forces internationales ont échoué pendant dix ans, malgré des milliards de dollars déversés », a déclaré Abdoulaye Diop.
Servan Ahougnon
Agence Ecofin