Compte tenu de la vulnérabilité des personnes handicapées à la pauvreté et le défi d’une prise en charge exhaustive des personnes handicapées et souvent vivant avec le VIH/SIDA, les différentes associations oeuvrant pour la cause des personnes handicapées sous la tutelle de la Fédération malienne des associations des personnes handicapées viennent de lancer un plaidoyer à l’endroit de deux ministère à savoir le ministère de la santé et des affaires sociales et le ministère de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté.
Voici l’intégralité des deux plaidoyers!
Monsieur le Ministre de la Santé et des affaires sociales
Selon le Rapport mondial OMS & Banque Mondiale sur le handicap, publié en 2011, les personnes handicapées représenteraient plus d’un milliard vivant avec une forme ou une autre de handicap. Cela représente environ 15% de la population mondiale, soit une personne sur sept (dont plus de 2 000 000 au Mali). Cette prévalence est susceptible d’augmenter dans des contextes particuliers : pays en voie de développement avec des problèmes de santé maternelle & infantile, catastrophes naturelles, pauvreté, immunisation défaillante ; zones de conflit ou de post-conflit, etc.
Selon le rapport du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2009) du Mali, les personnes handicapées sont estimées à 99 616 soit 0,7% de la population totale résidente.
Cette population est victime de fausses croyances qui peuvent avoir des impacts négatifs sur leur prise en charge dans plusieurs domaines de la vie.
L’élimination du VIH/SIDA à l’horizon 2030 est l’un des principaux objectifs dans la lutte contre la pandémie au niveau mondial. L’atteinte de cet objectif passe par l’élaboration de politiques et de programmes efficaces et efficients pour réduire les nouvelles infections surtout dans les groupes à risque.
Depuis l’étude mondiale sur le VIH et le Handicap en 2004, les personnes handicapées sont reconnues comme étant une population à risque de l’infection à VIH.
Des données probantes sur l’épidémiologie de l’infection à VIH dans ce groupe sont indispensables à un ciblage efficace et efficient. C’est ainsi que ARCAD Sida en collaboration avec Humanité & Inclusion a réalisé une étude bio comportement chez les personnes handicapées en 2011 dans le District de Bamako et dans la région de Koulikoro qui a révélé une prévalence de 2,4% contre 1,3 au niveau national.
Dans le cadre du Projet régional « VIH et Handicap » Humanité & Inclusion en collaboration avec le Secrétariat Exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (SE/HCNLS), avec l’appui de la Cellule Sectorielle de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et les Hépatites virales du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales (CSLS-TBH/MSAS); la Cellule Sectorielle de Lutte contre le Sida du Ministère de la Solidarité et de la lutte contre la Pauvreté (CSLS/MSLP) et la Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées (FEMAPH) a réalisé une « étude bio comportementale sur la vulnérabilité des personnes handicapées face au VIH au Mali en 2019 » au niveau national.
Selon les résultats de cette étude, sur les 1051 personnes handicapées testées pour le VIH, 25 étaient infectées par le VIH soit une prévalence de 2,38%.
Malgré ces taux interpellateurs, elles ne sont pas encore prises en compte dans les outils nationaux de collecte de données sur le VIH/Sida tenus aux niveau des formations sanitaires.
Au Mali, en tenant compte de la précarité des conditions de vie des Personnes Handicapées, le document stratégique de réduction de la pauvreté et la croissance qui englobe le cadre stratégique de lutte contre le VIH et le sida au Mali a retenu les personnes handicapées comme groupe spécifique vulnérable qui doit bénéficier des projets et programmes en matière de lutte contre la pauvreté et de lutte contre le VIH et le sida.
Si la vulnérabilité est établie par des études, la prise en compte de cette couche dans les outils nationaux de collecte de données n’est-il pas une nécessité?
Monsieur le Ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté
Selon le Rapport mondial OMS & Banque Mondiale sur le handicap, publié en 2011, les personnes handicapées représentent plus d’un milliard vivant avec une forme ou une autre de handicap soit environ 15% de la population mondiale et 15,5% (plus de 2 000 000) au Mali. Cette prévalence est susceptible d’augmenter dans des contextes particuliers : pays en voie de développement avec des problèmes de santé maternelle & infantile, catastrophes naturelles, pauvreté, immunisation défaillante ; zones de conflit ou de post-conflit, etc.
Cette population est victime de fausses croyances qui peuvent avoir des impacts négatifs sur leur prise en charge dans plusieurs domaines de la vie.
Depuis des décennies, grâce à la bonne volonté des plus hautes autorités des régimes qui se sont succédés, le Mali est une référence dans la sous-région en matière de promotion des personnes handicapées.
Il a été parmi les premiers pays à engager le processus de recrutement des personnes handicapées à titre exceptionnel à la fonction publique depuis 1998, à ratifier la Convention Internationale relative aux Droits des Personnes Handicapées en 2008, à faire adopter un plan stratégique de promotion des personnes vivant avec un handicap (2015-2024) par le Conseil des Ministres en 2014 entre autres.
Le Mali a promulgué la loi 2018-027 du 12 Juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap. Le projet de décret d’application de cette loi en cours d’adoption a fait l’objet d’un travail participatif avec tous les secteurs et tous les acteurs concernés.
Monsieur le Ministre,
Conformément à l’article 27 de ladite loi et à l’article 34 de la CIDPH, nous membres de la Plateforme Handicap et VIH Sida, souhaitons vivement l’adoption du présent décret pour une réelle prise en compte des droits des personnes vivant avec un handicap.
Ont signé
Madame Djikiné Hatouma Gakou, Présidente FEMAPH
Madame Kady Barry, 3e Vice-Présidente FEMAPH
Monsieur Modibo Kané, Directeur Technique du RMAP+
Mme Kouyaté Fanta Kamissoko, Coordinatrice de la CSLS/MSLP, Présidente de la Plateforme Handicap et VIH/Sida
Monsieur Seydou Alassane Maïga, HI