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MALI : MME COULIBALY MOINÉ DICKO, UNE AMAZONE DE LA PROTECTION DE LA FEMME ET DES ENFANTS

Mme Coulibaly Moiné Dicko est une femme engagée dans la prise en charge des femmes et des enfants démunis. Elle est la présidente d’une association créée en 2017 et qui soutient déjà plus de 130 enfants : 35 ont été inscrits à l’école et 95 reçoivent de l’accompagnement avant de rejoindre l’école l’année prochaine.

La présidente de l’Association Ambé Kunko- Ça nous concerne tous en français, Mme Coulibaly Moiné Dicko, est une mère de famille qui aime s’occuper des femmes et des enfants démunis. A 41 ans, elle se consacre entièrement à ce combat malgré ses maigres moyens. Après plusieurs années en Afrique centrale (Congo Brazzaville et à Kinshasa), elle est revenue au Mali en 2009 avec son mari et ses quatre enfants. Depuis son retour, elle soutient les femmes et les enfants démunis. Les enfants, dont  elle s’occupe, sont souvent issus de familles pauvres ou de parents vivants immigrés. Quant aux femmes, elles font face, dans la majorité des cas, à de multiples problèmes au sein de leurs foyers : manque de moyens, abandonnées par le mari pour l’immigration ou veuves, etc. D’autres sont des handicapées qui ont été rejetées par leurs familles ou leurs maris.

 

Son engagement, elle l’a depuis son enfance. Bien avant qu’elle ne soit adulte, Moiné affectueusement appelée Mama par les habitants de Sogoninko, l’un des quartiers populaire de Bamako ou elle habite, aimait aider les autres. Après son mariage dans les années 1995, elle a immigré en Afrique centrale notamment en RDC avec son mari. Là-bas, elle ne sera jamais dépaysée. Sa maison sera le repère des maliennes résidentes au Congo et même d’autres femmes de nationalité différente. Très accueillante et toujours conviviale, Moiné se fera de milliers d’amis dans ce pays ce qui l’amena à présider plusieurs associations de femmes et de jeunes.

De retour au Mali, armée de la même volonté, elle poursuivra son œuvre en ouvrant sa porte aux enfants démunis de son quartier, mais aussi en appuyant les femmes en difficultés dans leurs foyers à travers conseils et appuis financiers. Emue de voir tous les jours des enfants abandonnés l’école à cause des difficultés financières des parents ou d’autres problèmes de stabilité dans les foyers, elle s’engage désormais dans leur scolarisation.

« C’est alors que je me suis engagée dans cet autre combat. Je pleure lorsque je vois ces enfants laissés à leur sort. Je dois jouer mon rôle. Je dois protéger ses enfants et les redonner de l’espoir. Ils sont l’avenir de ce pays et sans éducation, ils ne serviront certainement à rien », explique Moiné, émue avec des larmes aux yeux. Elle ne peut relever ce défi toute seule, d’où l’idée de cette association « Ambè Kunko ». En moins d’une année d’existence, elle est parvenue a installé l’association dans tous les quartiers de Bamako. En son sein, on retrouve des femmes de tous bords. En plus, on compte des « engagés », trois jeunes : deux mécènes et un photographe qui appuient l’association dans toutes les procédures administratives.

Un bilan honorable en sept mois d’existence

L’Association Ambè Kunko est née avec ses 32 dents. De sa création en juillet 2017 à maintenant, elle a déjà soutenu plus de 120 enfants et une trentaine de femmes à travers le district de Bamako. Elle n’attend pas les bailleurs de fonds. Les membres mettent la main à la poche et la présidente finance le reste. Leur stratégie : mobilisée les Centres d’animation pédagogique (CAP) et les écoles publiques et privées pour recevoir les enfants démunis. « Nous recensons les enfants dans le besoin à travers la capitale, puis selon la proximité de leur domicile, nous leur cherchons des écoles. D’abord on a rencontré les directeurs des académies puis certains directeurs d’écoles. Certains ont accepté de recevoir ces enfants gratuitement, mais souvent nous avons payé », dit-elle avant d’ajouter : « pour le reste, nous soutenons les parents. Nous leurs donnons une somme forfaitaire sous forme d’allocation pour qu’ils envoient tous les jours les enfants à l’école avec un peu d’argent de poche ».

Dans le lot des enfants prise en charge, 35 sont envoyés à l’école, les actes de naissance de 95 autres ont été établis. Ils retrouveront certainement le chemin de l’école l’année prochaine. Quant aux femmes, elles reçoivent des savons, un peu d’argent et sont constamment conseillées par Mme Coulibaly. « Je les orientes vers l’emploi. Elles doivent être autonomes. Nous n’allons pas les soutenir tout le temps. Donc, nous les guidons pour l’instant et on veut obtenir de l’emploi pour ces dames », dit-elle avec force.

Des difficultés financières

C’est sur fonds propre que Mme Coulibaly subviens aux besoins des enfants. Elle est souvent épaulée par des personnes de bonnes volontés. Cela ne va pas sans peine. Elle a fréquemment du mal à s’en sortir, mais fait tout pour soulager les femmes et les enfants.

«Je me débrouille moi aussi. Je ne suis pas riche, mais je partage le peu que j’ai. Je ne serai jamais tranquille si je vois les femmes et les enfants en difficultés. C’est difficile, mais je ne m’ennuis jamais. Je sais que ce travail est noble », indique Mme Coulibaly qui retrouve des sourires aux lèvres en disant : « cet article ne doit pas parler que de ce que je fais, mais montrer ce que tout le monde doit faire. Ce que nous tous nous devons faire tous les jours : partager ce qu’on a avec les plus démunis, c’est la clef du bonheur ». Et d’ajouter : « nous sommes dans un monde injuste. Ses enfants et ses femmes n’ont rien fait pour mériter cette situation. C’est pourquoi je prends les difficultés comme une tentation divine. Je l’accepte et je vis avec ».

L’appui des autorités pour faire plus

Pour Mama, l’unique alternative pour sauver le monde et assurer un avenir radieux au Mali et à l’humanité, est l’investissement dans l’éducation et la protection des enfants et des femmes. Elle n’a pas fait de grandes études, mais trouve injuste tous les systèmes scolaires qui garantissent une meilleure éducation aux plus nantis et qui défavorisent les pauvres. « L’avenir, c’est les enfants. Ils doivent tous bénéficier d’une bonne éducation afin qu’ils soient utile à eux même et au monde », explique-t-elle.

Pour faire mieux, elle veut avoir le soutien des autorités. « Nous avons juste besoin du soutien des maries, des académies d’enseignements et des bailleurs de fonds. Nous voulons aussi être subventionné et obtenir des bourses d’études pour les enfants. Je veux qu’ils aient tous un diplôme un jour», précise-t-elle. A la question de savoir d’où elle tire sa force, elle répond : « de Dieu. Je suis croyante. Je pense que tous ce qu’Il fait est bon. Qu’on soit chrétien, musulman ou athée, tout le monde doit respecter les femmes et les enfants ».

En dépit de l’énorme effort qu’elle fournit dans la prise en charge de ses enfants, elle entretient de bonnes relations avec ses voisins de quartier. Sa cours sert d’espace de jeux et de détente pour tous les enfants du quartier. A l’heure des repas ils sont tous invités. Aussi, elle s’investit énormément dans la lutte contre la délinquance juvénile dans son quartier en conseillant constamment les jeunes.

« Nous sommes fiers de l’avoir comme voisine. Depuis son arrivée dans ce quartier, elle accueille tout le monde chez elle. C’est un modèle d’humanisme. Elle mène une lutte acharnée pour venir en aide aux nécessiteux au point qu’elle oublie de construire un avenir pour ses propres enfants.», raconte Sanata, une jeune fille de Sogoninko.

‘’Le lancement de l’association Ambè Kunko aura lieu le samedi 24 février prochain à la Cité des enfants. Au programme, il y aura des témoignages, des sketchs, des  prestations d’artistes et le lancement officiel de l’opération soutien aux enfants démunis’’.

En marge de ses activités de soutien et d’appui aux femmes et aux enfants, Mme Coulibaly mène un combat farouche contre le divorce. Selon elle, il faut lutter contre le divorce et l’abandon des femmes pour protéger les enfants. « Nous sauvons des couples à travers le conseil et l’appui. Je ne me lasse jamais, car pour moi l’un des raisons qui pourrissent la vie d’un enfant est le divorce des parents ».

 

La rédaction

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