L’actuel mandat de la mission des nations -unies au Mali qui expire en juin 2020, est dans le collimateur de Washington. Pour les Etats-Unis, la force de maintien de la paix « n’est pas la réponse aux menaces terroristes« Paris et Moscou la défendent corps et âme.
Le mercredi 15 janvier a eu lieu au conseil de sécurité de l’ONU une réunion houleuse entre les cinq membres permanents.
Dans les discussions une refonte de la Mission de paix de l’ONU au Mali (Minusma), une position rejetée en bloc par la France et la Russie.
Les Etats-Unis de Donald Trump qui réfléchissent actuellement à une réduction de leur présence militaire en Afrique, mettent en cause régulièrement depuis 2018 l’utilité de la Minusma, fort de 15 000 casques bleus dotée d’un budget annuel de 1,2 milliard de dollars et présente au Mali depuis 2013.
L’ambassadrice américaine adjointe à l’ONU, Cherith Norman Chalet affirme « qu’il est temps pour ce Conseil de commencer à développer une approche alternative pour faire face à l’instabilité croissante au Mali et nous devons reconnaître que les missions de maintien de la paix ne sont pas la réponse aux menaces terroristes croissantes au Mali », a-t-il affirmé.
Cette position s’est cependant accentuée et Cherith Norman Chalet a souligné que la Minusma devait arrêter de soutenir l’application d’un accord de paix signé en 2015 peu respecté par ses signataires. Elle devrait « se focaliser sur la protection des civils » et « la mission peut réduire sa taille », a insisté la diplomate.
Pour elle, il faut que la mission change d’approche et rompre avec le statu quo d’ici le mois de juin, mois au cours duquel le mandat de la Minusma arrive à l’échéance.
Coté Français et Russe, l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière rétorque aux propos de la diplomate américain que « la Minusma restait un outil très important et que nous continuerons à en avoir besoin et à la soutenir ».
Même propos pour l’ambassadeur adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitri Polyanskiy qui a rejeté catégoriquement devant le Conseil de Sécurité la demande américaine « Nous ne sommes pas disposés à examiner des options pour une révision sérieuse de ses paramètres de fonctionnement ou pour la réduction de sa présence », a-t-il rétorqué.
Les trois membres africains non permanents du Conseil, Niger, l’Afrique du Sud et la Tunisie ont salué les progrès réalisés par le Mali.
Ils ont lancé un appel aux partenaires bilatéraux et multilatéraux à renforcer leur soutien au gouvernement du Mali dans la mise en œuvre de l’accord de paix et ont demandé d’aider les forces de défense et de sécurité par le renforcement des capacités logistiques, opérationnelles et de renseignements.
Ousmane M. Traoré
(stagiaire)