Le grand rassemblement du 5 juin 2020 auquel ont appelé le Mouvement Espoir Mali Kura (EMK), la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) retient toutes les attentions. Si les deux dernières organisations étaient déjà dans une posture de dénonciation de la gouvernance du pays, le nouvel engagement du Mouvement EMK et de son coordinateur, le cinéaste Cheick Oumar Sissoko, suscite encore bien d’interrogations.
Cheick Oumar Sissoko le clame haut et fort, sa principale motivation reste son amour pour le Mali. Acteur du mouvement démocratique, il estime avoir apporté toute sa vie sa contribution à l’amélioration des conditions de vie du Malien et à faire du Mali un pays rayonnant.
Pour lui donc, ce nouvel engagement n’est que l’expression de son combat constant, avec pour cette fois, un détail qui le rend particulier.
« Nous avons fait quelque chose que peu de gens ont eu à faire, c’est de faire la coordination de tous les mouvements et associations sur notre territoire qui revendiquaient jour et nuit le changement pour l’amélioration des conditions de vie, l’indépendance et la souveraineté dans notre pays », avance-t-il.
Mettre fin au système
Rupture avec le système actuel pour faire une transition et aller vers la 4ème République. C’est l’objectif nouveau qu’apporte le mouvement EMK, qui a donc, après son lancement, été démarché selon le cinéaste par les responsables du FSD et de la CMAS pour une mutualisation des luttes.
« Nous leur aurions certainement tendu la main parce que dans l’appel que nous avons lancé, un point essentiel était la mobilisation générale pour une union sacrée et un sursaut national », explique M. Sissoko.
L’ancien ministre de la Culture reste toutefois conscient que dans la durée des divergences peuvent survenir au sein de la coalition, mais pour lui la question qui les rassemble est d’une très grande importance au point que « toute les divergences qu’il pourrait y avoir, nous arriverons à les surmonter parce que ce qui nous rassemble est le Mali ».
Le cinéaste l’affirme très clairement. Ses compagnons et lui attendent de ce grand rassemblement du 5 juin d’aboutir à la démission du président de la République. Mais, personnellement, il ne vise aucun autre objectif politique.
« Mon ambition politique c’est de faire en sorte que le Mali sorte de cette situation catastrophique. Et si cela se réalise avec l’union sacré que nous sommes arrivés à mettre en place, je serai l’homme le plus heureux », assure-t-il.
« Cheick Oumar Sissoko n’est pas du genre à mener ce combat aujourd’hui plus qu’au niveau des débats d’idées. Je ne le vois pas aller plus loin que cela », glisse d’ailleurs un analyste politique.
Germain Kenouvi
Source: journaldumali