Au nord du Mali, des militants d’organisations de la société civile de Gao ont bloqué l’accès des camions aux entrées sud de la ville mercredi. Il y a une semaine, les militants avaient prévenu qu’ils entameraient une telle action si leurs revendications n’étaient pas satisfaites au 7 juin, à savoir le départ du gouverneur de Gao et la levée des restrictions de circulation pour les camions mises en place fin avril sur l’axe Niamey-Gao, l’une des principales routes d’approvisionnement de la ville. Gao a donc tourné au ralenti mais la mobilisation s’est globalement déroulée dans le calme.
Les banques sont restées fermées mercredi à Gao, la sécurité a été renforcée autour du gouvernorat. Et si certains jeunes ont brûlé des pneus place de l’Indépendance, c’est surtout par le blocage des camions aux deux entrées sud de la ville que les manifestants ont exprimé leur mécontentement, indiquent des sources sécuritaires.
« Nous réclamons le départ du gouverneur pour mauvaise gouvernance et parce qu’il ne respecte pas les populations ni ne défend leurs intérêts », explique le porte-parole des manifestants.
Nouhoum Abdourahmane dénonce en particulier un manque de mobilisation du gouverneur face à un état d’insécurité permanent et aux problèmes d’approvisionnement en denrées et carburant qui touchent Gao depuis un mois.
Gao asphyxiée
Fin avril, les autorités nigériennes ont en effet posé des restrictions sur le transit des camions sur l’axe le plus direct entre Niamey et Gao pour lutter contre la fraude aux taxes douanières, entraînant une flambée des prix à Gao.
« La question du transit entre les deux pays n’est pas de mon ressort », estime le gouverneur incriminé. Malgré ça, j’ai passé la frontière il y a 15 jours pour rencontrer mon homologue nigérien à Tillabéri afin de trouver une solution, et depuis deux, trois jours, la circulation reprend progressivement », précise Seydou Traoré.
« Certains contestataires sont peut-être mal informés sur mes actions, mais d’autres se livrent à une campagne médiatique pour affaiblir l’autorité de l’Etat que je représente », conclut-t-il.
RFI