Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Mali, Bert Koenders, a appelé vendredi à Ouagadougou à une reprise des pourparlers « le plus vite possible » entre le gouvernement malien et la rébellion, après les violences survenues fin septembre dans le nord.
Le 26 septembre en soirée, les rebelles touareg et arabes avaient suspendu le dialogue avec Bamako, qui achoppe notamment sur la question de l’autonomie des territoires du nord du Mali, souhaitée par les insurgés mais dont Bamako ne veut pas entendre parler.
Dès le lendemain, deux militaires maliens étaient blessés dans un attentat à la grenade à Kidal (nord-est), où des échanges de tirs, parfois nourris, ont eu lieu entre soldats maliens et rebelles touaregs le 29 et le 30 septembre.
Le 28 septembre, un attentat suicide d’Aqmi à Tombouctou tuait deux civils et blessait six soldats, selon Bamako. Al-Qaïda au Maghreb islamique a chiffré à 16 le nombre de morts au sein des troupes maliennes.
« En général, la sécurité s’est beaucoup améliorée au Mali. Il y a eu un grand changement positif mais au même moment on a vu des accrochages qui ne sont pas bons. D’où l’appel au retour à la conversation, aux discussions entre les parties. C’est la seule solution », a déclaré Bert Koenders après une rencontre avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la crise malienne.
« C’est important maintenant que le plus vite possible les pourparlers entre les parties reprennent », a déclaré le représentant de l’ONU.
Après dix-huit mois de crise politico-militaire, des mouvements rebelles touareg ont signé le 18 juin à Ouagadougou un accord avec Bamako visant à permettre l’organisation de la présidentielle du 28 juillet à Kidal, ville située au nord-est du Mali sous contrôle des groupes armés touareg, après l’intervention française qui a chassé du nord du Mali les groupes djihadistes alliés à Aqmi.
L’accord prévoit un cessez-le-feu, un retour progressif des forces de défense et de sécurité maliennes à Kidal et un cantonnement des combattants rebelles sur des sites de regroupement.
Mercredi, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a répété qu’il gardait la main « tendue » vers les touareg, alors que vingt-trois prisonniers arrêtés « sur le théâtre des opérations » militaires dans le nord ont été libérés dans le cadre de l’accord de Ouagadougou.