Dans un rapport publié hier vendredi 19 février, Human Rights Watch (HRW) souligne que l’année 2015 a été marquée par un glissement du conflit vers le sud du pays, dans les zones proches des frontières mauritanienne et burkinabè. Les populations sont désormais confrontées à des exactions de groupes jihadistes et des forces armées maliennes (Fama). Des exactions qui se poursuivent en ce début 2016.
La population des régions de Mopti et Ségou est prise en étau. D’un côté, elle est accusée par les groupes terroristes de collaborer avec les armées malienne et internationale. De l’autre, les militaires maliens leur reprochent de soutenir les jihadistes.
« On a communiqué plusieurs exactions commises par les groupes jihadistes. Les menaces contre l’approbation d’anciennes exécutions sommaires contre des gens qui sont accusés de donner des informations à l’armée, et aussi certains cas de viol. En ce qui concerne de l’armée, on accuse d’arrestations arbitraires, de maltraitance et plusieurs cas de torture », a déploré Corinne Dufka, auteure du rapport de HRW.
Malgré les exactions relevées, Corinne Dufka note une amélioration du comportement des militaires maliens par rapport à 2012.
Une emprise sur les civils
Les terroristes multiplient les approches pour assurer leur emprise sur les civils. Par l’intimidation d’abord : assassinats ciblés, envoi de combattants au sein même des villages pour de violentes harangues, ou encore transmission généralisée de messages de menaces par téléphone.
Ce dernier type d’intimidation serait d’ailleurs particulièrement prisé par le chef du Front de libération du Macina, le groupe le plus impliqué dans les exactions commises dans le Sud depuis 2015 selon l’ONG.
Autre méthode : diviser pour mieux régner. D’après le rapport, les terroristes n’hésitent pas jouer sur les rivalités communautaires traditionnelles et exploiter les rancœurs de longue date contre l’Etat pour séduire certaines communautés.
Source: RFI