Le très influent Mahmoud Dicko et ses partisans ont lancé le 7 septembre dernier le nouveau mouvement politique appelé Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS) à Bamako. Ce lancement s’est accompagné de bon nombre de critiques à l’égard de la gouvernance du Mali.
Lecture de Coran, chants religieux, plus de 4 000 personnes, les hommes et les femmes séparés, étaient au palais de la culture de Bamako pour le lancement du nouveau parti politico-religieux de l’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut conseil islamique malien et éminente figure religieuse au Mali. Il s’agit de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS). Lorsqu’il fait son apparition, Mahmoud Dicko était accueilli en véritable guest-star. Au présidium, l’imam Dicko était entouré d’une délégation conduite par le fils du chérif de Nioro, Bouyé Himahoulah, du ministre des reformes institutionnelle, Amadou Thiam, du maire de la commune V de Bamako … Kanté et de plusieurs membres du nouveau parti dont la devise est Foi, Dignité, Patrie. Dans la salle se trouvent des hommes politiques maliens de la majorité et de l’opposition.
La cérémonie commence par l’hymne national du Mali puis une séance de lecture de Coran et la présentation des membres, une douzaine, du bureau politique de la CMAS, Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko. Dans ce bureau figure des personnalités bien connues de la scène politique malien, notamment Mohamed Salia Touré, l’ancien président du conseil national des jeunes, mais aussi une commissaire de police, et le coordinateur général est Kao Djim, lui-même porte-parole de l’Imam Dicko.
« Je vais parler aujourd’hui », sans porter de gants, le parrain de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants, l’Imam Mahmoud Dicko annonce ainsi les couleurs. « J’ai suivi quelqu’un qui m’a déçu, et aujourd’hui, je ne peux plus suivre cette personne », lance l’Imam Dicko à ses partisans dans la salle en effervescence. L’imam Dicko fait allusion au président Ibrahim Boubacar Keita qu’il avait soutenu en 2013. Mahmoud Dicko chauffe la salle pendant plus de une heure de temps avec des déclarations très dures envers le gouvernement le président IBK. « Il (IBK) n’aime pas qu’on lui dit ce qu’il veut pas entendre, alors qu’il est au service de la population », dit l’Imam Dicko de son désormais « ancien ami « On était dans une situation de mauvaise gouvernance. Progressivement on va vers une situation de non-gouvernance », a déclaré Mahmoud Dicko avant d’ajouter que « ce qui va faire céder la digue, c’est d’abord cette gouvernance catastrophique ».
La CMAS, mouvement politico-religieux malien est né. Dans le public, Mahmoud Dicko n’a que des partisans comme cet homme, un artisan. « On ne peut pas laisser le pays comme ça. Il faut un mouvement pour contrecarrer la corruption et la mauvaise gestion », a-t-il souligné.
Mahmoud Dicko veut « secouer le cocotier » et il a un allié de taille, le chérif de la localité de Nioro, un autre influent leader religieux malien ». « Que ceux qui ont la chair de poule à cause de la création de ce parti se tranquillise. Je ne cherche pas le pouvoir et je ne suis pas potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2023, par contre je cherche à ramener la paix pour mon pays », dit l’Imam Dicko.
NORDSUD JOURNAL