Des groupes armés des communautés ethniques rivales peule et Dogon dans le centre du Mali ont signé des accords pour « mettre fin aux hostilités », lors d’une visite du Premier ministre du pays, ont annoncé lundi des sources officielles.

Les accords signés par une douzaine de groupes armés ont été conclus dans les régions de Mopti et de Ségou, qui ont provoqué une recrudescence des violences entre les éleveurs nomades peuls et les agriculteurs et chasseurs sédentaires Dogon, selon un document officiel consulté par l’AFP. .

Depuis 2015, un groupe djihadiste, recrutant principalement parmi les Peuls, s’est heurté à l’ethnie Dogon et aux communautés bambara qui ont à leur tour créé des milices d’autodéfense.

Le conflit intercommunal a coûté la vie à des centaines de personnes. Lors d’une explosion de violence le 23 mars, environ 160 villageois peuls ont été massacrés à Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso, par des présumés chasseurs Dogon.

Les groupes « ont convenu de cesser immédiatement et définitivement les hostilités, afin de permettre la libre circulation des personnes, des biens et des agences humanitaires », selon le document signé en présence du Premier ministre malien, Boubou Cissé.

« Nos actions doivent refléter nos souhaits. Si nous voulons la paix, nos actions doivent le montrer », a déclaré Cissé aux journalistes. Il a commencé jeudi dernier sa deuxième visite dans le centre du Mali depuis le mois de juillet. Plusieurs cessez-le-feu signés dans le passé se sont avérés inefficaces pour mettre un terme à la violence.

Malgré l’aide militaire de la France et des Nations Unies, le gouvernement malien s’est efforcé d’apaiser les violences qui ont éclaté dans le nord du pays en 2012, sous l’impulsion de milices islamistes radicales et touaregs, et se sont propagées au centre lors d’attaques meurtrières entre groupes ethniques.

Entre mai 2018 et mai 2019, le nombre de personnes fuyant des attaques violentes a presque quadruplé dans les régions centrales de Mopti et Ségou, passant de 18 000 à 70 000, a annoncé le mois dernier le Coordonnateur de l’action humanitaire des Nations Unies (OCHA).