Le président par intérim Dioncounda Traoré pose au milieu des troupes maliennes, le 13 avril 2013 REUTERS/Adama Diarra
Les élections présidentielles au Mali sont prévues pour le mois de Juillet. Selon les autorités maliennes, le scrutin aura lieu sur l’ensemble du territoire, y compris au nord du pays, dans la zone actuellement contrôlée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). La rébellion, de son côté, ne veut pas d’élection tant que des négociations n’auront pas été ouvertes avec Bamako. Et de part et d’autres, des bruits de bottes se font entendre.
Si les deux protagonistes affichent des positions intransigeantes et apparemment inconciliables, la communauté internationale les met en garde contre un possible retour à l’affrontement.
L’armée malienne, soutenue par son opinion publique affirme être prête à en découdre. Il en est de même du côté du MNLA. Mais les pays africains et la France, présents militairement au Mali, souhaitent une solution négociée, estimant qu’il s’agit désormais d’un problème politique qui doit être réglé autour d’une table de négociation.
Compromis
Le Burkina Faso, médiateur officiel de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), maintient le contact. Bamako aurait donné un accord de principe à des discussions, mais sans rien de concret. La Commission dialogue et réconciliation qui vient d’être installée, pourrait jouer un rôle.
C’est le souhait exprimé également avec beaucoup de fermeté par le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, favorable à l’ouverture d’un dialogue « le plus vite possible », de façon à organiser les élections comme prévu en juillet.
Des compromis peuvent être trouvés de part et d’autre, estime un diplomate : au lieu d’un désarmement, que le MNLA rejette, pourquoi pas d’abord un « cantonnement » ? Au lieu de négociations directes rejetées par Bamako, pourquoi pas des discussions élargies ?
Si comme Paris le souhaite, les élections doivent avoir lieu en juillet, il y a urgence. Un report n’est envisagé que du bout des lèvres, par certains diplomates .
Néanmoins, de plus en plus de voix s’élèvent, en émettant des doutes sur la possibilité de tenir les délais. Outre des partis politiques maliens, des doutes surgissent du côté de deux structures maliennes chargées d’organiser le scrutin avec le ministère malien de l’administration territoriale.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a estimé que la date du 7 juillet pour le premier tour de l’élection du président de la République était une date difficile à tenir, parce que nous estimons que certains préalables ne sont pas encore satisfaits (Mamadou Diamoutani, président de la CEN
par Serge Daniel
Source: RFI