Prévues du 21 au 26 décembre 2021, les assises nationales de la refondation ont été reportées sine die. Cette annonce faite dans un communiqué de la structure en charge de l’organisation, le 23 novembre 2021, lève le suspense sur la longévité de la transition en cours depuis 18 aout 2020.
Attendues de pied ferme pour déterminer la durée de la transition en cours au Mali, la structure en charge de l’organisation des Assises Nationales de la Refondation a annoncé dans un communiqué publié le 23 novembre 2021, leur report à une date ultérieure. Ce report sine die de ces assises a suscité beaucoup de débats au sein de la place politique renforçant du coût, la position de ceux qui avaient déjà émis des doutes quant à la volonté des militaires à transférer très rapidement le pouvoir aux civils.
Réunis au sein d’une coalition appelée Cadre d’échanges des partis politiques pour une transition réussie, ces acteurs politiques avaient bien avant manifesté leur opposition de participer à une assise « de trop » qui n’a d’autre objectif que de légitimer la volonté des militaires de se maintenir au pouvoir au-delà des 18 mois, du délai fixés par la charte de la transition. Si ce sont ces assises qui doivent fixer le sort de la suite de la transition, comme le mentionnent les autorités actuelles du pays, ce report renvoie de loin, les élections présidentielles initialement prévues pour le mois de février prochain.
Le communiqué qui a annoncé le report évoque, par ailleurs, des motifs visant une large participation aux assises. « en raison des concertations entamées avec les forces vives de la nation en vue de trouver le consensus le plus large possible pour une participation la plus inclusive, les dates des assises nationales de la refondation ont été décalées », a expliqué dans le communiqué la structure en charge d’organiser ces concertations. Et de préciser qu’ « un nouveau chronogramme sera annoncé à l’issue de ces concertations ».
Ce report survient quelques jours à peine après des sanctions ciblées de la part de Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), contre 149 acteurs de la transition en cours au Mali. Une sanction intervenue après l’épuisement du délai émis par l’institution sous régionale pour obtenir des autorités de la transition un calendrier précis des futures scrutins présidentiels au Mali.
Compte tenu de la situation sécuritaire toujours précaire avec des attaques, entre autres de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI) de groupes d’autodéfenses ainsi que des violences intercommunautaires, les autorités transitoires avaient donc souligné à la CEDEAO, l’incapacité du Mali à organiser des élections en 2022. Mais, la classe politique opposée à la prorogation de la transition estime, pour sa part, que la démarche des autorités actuelles doit tout simplement être la création des conditions pour la tenue des élections crédibles et transparentes plutôt que de s’aventurer dans des missions qui reviennent légitimement à une autorité élue par le peuple.
Dans cette circonstances de bras de fer tendu avec l’ensemble de la communauté internationale qui a manifesté son soutien défectible à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les autorités de la transition doivent donc plus s’ouvrir à la classe politique qui est retissant afin d’unir les forces pour une transition réunie.
Issa Djiguiba