(Agence Ecofin) – Au Mali, le ministre de la communication Harounah Toureh a déclaré que « l’état, de 2018 à 2021, a mis à la disposition de la maison de la presse 606 millions FCFA ». Depuis, les journalistes demandent des comptes à la maison de la presse et aux autorités concernant cette somme.
Au Mali, l’affaire des 606 millions FCFA d’aide à la presse ne cesse d’agiter la corporation. L’affaire a commencé en mai 2021 lorsque, sur la télévision nationale, le ministre de la communication présentait le bilan de son département. Il a alors annonce 606 millions FCFA versés à la maison de la presse au titre de l’aide à la corporation.
L’annonce a provoqué un véritable tollé du côté des journalistes maliens dans un contexte de de problèmes de trésorerie au niveau de quotidiens locaux. Pour éviter d’éventuelles accusations de détournement le patron de la maison de presse a organisé une réunion le 2 juin pour clarifier la situation.
« Il se trouve que ces montants ont été versés, justifiés et dépensés avant même le 18 août 2020, date du coup d’Etat contre l’ex-Président IBK. Nous avons fait un document qui retrace carrément les dépenses ayant été faites ces dernières années », a déclaré Bandiougou Danté. Pour le patron de la maison de la presse, le rapport du ministre est biaisé parce qu’il prend en compte des sommes versées par le précédent régime.
Concernant l’année 2021, pour laquelle beaucoup de journalistes demandent des comptes, le patron de la maison de presse a expliqué le fait qu’aucune aide à la presse n’ait été partagée entre les différents médias. « En 2021, le ministère a procédé à un premier versement de 38,4 millions FCFA puis un versement de 97,6 millions FCFA constaté en février 2022 », rapporte Bandiougou Danté. Le montant est inférieur aux 200 millions FCFA prévus par les textes pour le fonds et pour que le partage soit effectué. En plus, conformément aux textes et ce qui se faisait précédemment, « le ministère de la communication n’a pas convoqué la commission de partage en 2021 ».
Pour le moment, l’annonce du ministre malien de la communication continue de susciter de vifs débats dans un contexte marqué par d’importants problèmes financiers des médias maliens qui n’ont pas encore reçu de fonds d’aide pour l’année en cours.
Servan Ahougnon