Un charnier de 21 corps a été découvert, dans la nuit de mardi à ce mercredi 4 décembre, à Diago, près de Bamako, au Mali. Les corps pourraient être ceux de militaires « bérets rouges », proches de l’ancien président Amadou Toumani Touré, renversé par le coup d’Etat du capitaine Sanogo, en mars 2012. Ce dernier a dû faire face à un contre-coup d’Etat, en avril 2012, violemment réprimé. Le capitaine Sanogo, devenu entretemps général, a été inculpé la semaine dernière dans le cadre de cette affaire.
Les images, que RFI a pu consulter, sont insoutenables. Dans la fosse commune de Diago, on trouve des treillis militaires. Ces images montrent également une pièce d’identité, celle d’un jeune officier malien béret rouge, c’est-à-dire parachutiste, porté disparu depuis fin avril 2012.
Dans la même fosse commune, on voit des crânes humains, les yeux bandés ; des squelettes menottés comme si c’est enchainées et menottées que les mêmes personnes avaient été tuées, avant d’être jetées dans la même fosse.
Le charnier de Diago a été découvert grâce à la témérité du juge Yaya Karembé. Il a récemment interrogé des proches du général Amadou Sanogo, qui ont fini par craquer et indiquer l’endroit où des militaires parachutistes – communément appelés bérets rouges – ont été enterrés.
En attendant la confirmation par analyses, le charnier découvert contiendrait bien des corps de « bérets rouges » accusés de tentative de contre-coup d’Etat, fin avril 2012. L’homme fort du Mali était, à l’époque, Amadou Sanogo. Depuis la semaine dernière, il est arrêté justement pour cette affaire.
Selon des sources proches de l’enquête, on souligne que les militaires arrêtés, grâce auxquels le charnier a été découvert, sont de très proches collaborateurs d’Amadou Sanogo. Une autre question se pose : existerait-il d’autres charniers ?