Les économies d’Afrique subsaharienne se redressent à un rythme plus lent que prévu selon le rapport semestriel de la banque mondiale. En 2018, la région devrait avoir un taux de croissance de 2,7 %, soit une légère augmentation par rapport aux 2,3% de 2017.
Une conjoncture internationale moins favorable est à la base de ce ralentissement. Les activités industrielles et les échanges mondiaux sont essoufflés à cause de la chute des cours des métaux et des produits agricoles. Des problèmes liés aux tarifs douaniers et les dettes en dollars se multiplient,sans oublier la hausse de la devise américaine.
Pour Albert Zeufack, économiste en chef de la banque mondiale, les pays de l’Afrique Subsaharienne « doivent se donner les moyens de gérerles nouveaux risquesdécoulant de la modification de la composition des flux de capitaux et de la dette ».
D’après les conclusions de la banque mondiale, la tendance actuelle s’explique également par la modeste performance des trois grandes économies de la région.Une baisse de la productivité pétrolière est en effet constatéeen Angola, en Afrique du Sud et au Nigeria, ce qui engendre la hausse du prix du pétrole. Par contre, dans les pays à forte croissance les activités économiques restent solides : la Cote d’Ivoire, le Kenya et le Rwanda, qui sont soutenus par leur production agricole, la consommation des ménages et l’investissement public.
Un changement de politique dans les investissements publics s’impose pourune meilleure dynamique de croissance en Afrique,estimeAlbert Zeufack.« Les responsables politiques doivent continuer de donner la priorité aux investissements qui privilégient le capital humain, limitent les risques de mauvaise allocation des ressources de l’Etat et stimulent la productivité»,analyse-t-il.
Adam Diallo