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Mali: la société civile dénonce, l’opposition se divise, l’UNTM suspend la grève

Depuis lundi soir, le président et le Premier ministre de la transition sont détenus par des militaires dans la base de Kati, à quelques kilomètres de Bamako. Mardi, le colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition et leader de la junte qui mené le putsch d’août 2020, les a « déchargés de leurs prérogatives ». Une situation qui préoccupe plusieurs organisations de la société civile, ainsi que la principale centrale syndicale du pays.

La société civile s’est exprimée rapidement après l’annonce Assimi Goïta. Dans un communiqué, l’Association malienne des droits de l’homme « condamne avec véhémence ce coup d’Etat ». Tout comme la Commission nationale des droits de l’homme, qui condamne ces arrestations illégales et arbitraires et demande la libération immédiate du président et du Premier ministre, ainsi que le retour à l’ordre institutionnel.

Le simple fait de tenter de sortir du respect des textes fondamentaux, c’est le chaos, l’incertitude, c’est un bond dans le vide. On est là à se tirailler pour des questions de postes alors que le pays est au fond du gouffre.

Aguibou Bouaré, président de la CNDH

La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko déclare « suivre les évènements » et demande « à sa base de rester mobilisée à toutes fins utiles ».

Le M5 se concerte

Du côté de l’opposition, l’unanimité n’est cependant pas de mise. Certaines formations ont rapidement condamné, d’autres pris acte du coup de force des militaires. Sur l’échiquier politique, le cas de la coalition du M5 est assez particulier. Au quartier de Badalabougou, des dizaines de personnes se sont amoncelés devant les bureaux du chef de file de l’opposition. Derrière ses murs  s’est tenu durant plus de deux heures une réunion du comité stratégique du M5RFP. Approché par les militaires dans la nuit de lundi à mardi, la participation du mouvement à un nouvel exécutif n’est pas à exclure. Mais il n’y a pas pour le moment de prise de position officielle.

Nous ne discuterons pas de ce sujet à ce stade, affirme Choguel Maiga, un des leaders du mouvement. Lorsque nous auront bouclé nos discussions, nous rendrons compte publiquement.

La retenue affichée par les dirigeants contraste avec l’enthousiasme de certains militants. Pour Cheik Alou Sangaré, secrétaire général des jeunes engagés, le coup de force de l’ex junte est une opportunité.

On voit que ce qui appartient à César, revient à César. Le temps a montré que seul le M5 peut gérer ce pays là. Et aujourd’hui, on revient vers le M5 pour régler la situation.

A l’inverse Sokona Aléniane militante URD, postée sur le trottoir d’en face appelle à la libération du président de la transition et du Premier ministre.

On ne peut pas imaginer que dans un État démocratique, des personnes qui se réclament républicains, cautionnent voir même soutiennent, un autre coup d’État dans un intervalle de 10 mois. Je suis dégouté, et aujourd’hui j’ai honte dans mon fort intérieur.

Pour l’heure aucun consensus n’a été trouvé au sein de l’organisation.

Suspension de la grève

L’Union nationale des travailleurs de Mali à quant à elle suspendu son mot d’ordre de grève. L’UNTM avait lancé lundi une grève générale après l’échec de négociations avec le gouvernement sur les salaires, les primes et les indemnités. Le syndicat, qui regroupe des salariés des secteurs public et privé, ne souhaite pas accroître les difficultés des travailleurs, alors même qu’aucune négociation n’est possible, faute d’interlocuteur.

A la date d’aujourd’hui, nous n‘avons aucun interlocuteur. Compte tenu de cette situation, nous avons décidé de ne pas pénaliser davantage nos militants et la population de manière générale. Et dès qu’un nouveau pouvoir sera mis en place, nous reviendrons à la charge. Nous ne voyons pas en termes de personnes mais en termes d’autorités en face pour discuter.

Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM

L’ancien président du Nigeria et médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan est arrivé mardi soir à Bamako pour entamer des discussions. Il doit s’entretenir avec des militaires, des représentants de la société civile et des dirigeants. Mais pour le moment, de ce qui se passe à Kati, où ont été emmenés le président de transition et le Premier ministre, rien ne fuite.

En attendant, les Bamakois sont attentifs, et s’interrogent sur cet énième rebondissement.

Les Bamakois se questionnent sur l’avenir du pays et de la transition

Théoriquement, il ne reste plus que 9 mois à la transition pour  finaliser les réformes annoncées et organiser le retour à un ordre constitutionnelle normal par des élections.

Source: RFI

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