Une nouvelle prison à proximité de Bamako devrait être pleinement opérationnelle prochainement. Mais Kéniéroba, dans la région de Koulikoro à une soixantaine de km de la capitale, accueille déjà depuis la semaine dernière des prisonniers. Une ouverture par anticipation qui inquiète certains professionnels du secteur.
A terme, la prison de Kéniéroba accueillera 2 500 détenus. Ce nouveau bâtiment devrait permettre de désengorger la maison centrale de Bamako, indique Abdoulaye Fofana, du syndicat UNTM des surveillants de prison.
« La particularité de la maison centrale d’arrêt de Bamako, c’est que c’est là que se trouvent pratiquement tous les détenus hommes. Elle est pleine à craquer. Pour 400 places, on est à 2 000 et quelque. C’est un véritable casse-tête. »
Pour le réduire, 200 prisonniers ont déjà été transférés à la nouvelle maison d’arrêt la semaine dernière. Même si les travaux ne sont pas encore terminés, s’inquiète le Lieutenant Daouda Konaté, du syndicat CNTG.
« Si la construction n’est pas finie, cela voudrait dire qu’il manque des choses sur le plan sécuritaire. On a aussi constaté d’autres choses qu’on a transmises à l’administration, en termes d’améliorations des conditions de détention et de beaucoup d’autres choses, de matériel de travail… »
S’il faudra encore des améliorations pour que le Mali respecte toutes les conventions internationales en matière de droit des prisonniers explique Drissa Traoré de l’Association malienne des droits de l’homme, il y a tout de même eu des évolutions positives.
« Par rapport aux conditions sanitaires, par rapport à l’alimentation… Il y a également la question de la visite des proches des détenus mais aussi le suivi médical. C’est-à-dire le droit d’accéder à un médecin. »
Au total, il y a plus de 5 000 détenus dans le pays. La moitié de la population carcérale malienne sera transférée dans la nouvelle prison de Kéniéroba. Sa date d’ouverture officielle n’a pas encore été communiquée.
RFI