Le verdict est tombé. La Cour constitutionnelle présidée par Manassa Danioko a tranché ce mercredi 8 août et c’est bien un duel entre Ibrahim Boubacar Keïta, candidat à sa succession, et Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, qui aura lieu lors de ce second tour, après une campagne électorale éclair de seulement deux jours. Les deux prétendants au fauteuil de Koulouba, le palais présidentiel situé sur les hauteurs de Bamako, s’affronteront pour la seconde fois.
« Requêtes irrecevables »
À l’issue d’une séance publique d’environ une heure trente que la Cour constitutionnelle a décidé de rejeter les recours introduits par l’opposition, « jugés irrecevables » par l’institution notamment car de nombre d’entre eux ont été adressés après les cinq jours légaux stipulés dans la loi électorale. Certaines des requêtes de l’opposition demandaient l’annulation totale du premier tour, en raison d’allégations de « bourrages d’urnes », surtout dans le centre et le nord du pays, ou encore car « des bandits armés » ont attaqué plusieurs bureaux de vote en saccageant le matériel électoral.
En publiant une liste de 871 bureaux de vote où le scrutin n’avait pas pu se tenir, le gouvernement malien avait tardivement reconnu lundi que quelque 245 888 électeurs « n’ont pas pu voter pour diverses raisons ».
Rien n’y a fait, ces informations n’ont pas fait bouger la cour, alors les deux briscards de la politique devront rejouer le match. Surtout que la Cour constitutionnelle a aussi confirmé leurs scores définitifs : 41,70 % des suffrages pour le président IBK contre 41,42 % annoncés par la Ceni le 2 août dernier. Quant à son challenger, Soumaïla Cissé, la Cour constitutionnelle lui concède sa qualification avec une légère baisse de son score, 17,78 % contre 17,80 % précédemment.
La bataille pour l’emporter commence déjà
Aliou Boubacar Diallo et Cheick Modibo Diarra, respectivement arrivés 3e et 4e lors de ce premier tour, sont crédités par l’institution de 8,03 % et 7,39 %. Avec ces résultats, le coup de feu de la campagne pour ce second tour a été donné et les deux candidats n’auront que deux jours pour sillonner le pays et pour convaincre les Maliennes et Maliens.
Au programme du camp présidentiel : plusieurs rassemblements sont prévus jeudi « dans l’ensemble du pays » et, vendredi, « des caravanes » partiront des différents quartiers de la capitale pour converger vers 17 heures (heure locale et GMT) place du Cinquantenaire. Le président sortant s’adressera alors à ses militants et aux électeurs.
Dans le camp de son rival, comme en 2013, Soumaïla Cissé, 68 ans, qui clamait depuis lors que ces résultats n’étaient « ni sincères ni crédibles », on se réunit pour préparer les déclarations en réponse aux décisions de la Cour constitutionnelle. Une conférence de presse doit se tenir dans la journée. Même chose pour Cheick Modibo Diarra : elle est programmée à demain 11 heures au siège de la coalition du candidat.
Source: lepoint