Côté IBK, la lecture est totalement différente : sa victoire électorale, il ne le doit aucunement à son parti qui peine à mobiliser. En fait, en la matière, ses lunettes ne sont pas périmées. Porteurs d’uniforme et leaders religieux ont été déterminants dans l’issue du vote.
Les premiers avaient une peur bleue de l’avènement de Soumi le Champion au pouvoir qui pourrait déférer le dossier dit des bérets rouges devant la Cour pénale internationale (CPI), les seconds croyaient dur comme fer qu’il était l’homme de la situation. Les uns et les autres sont à présent déçus. Mahmoud Dicko, un de ses grands soutiens, a fait son mea-culpa. Et en guise de réparation du préjudice causé, il est devenu le fer de lance de la contestation.
Ensuite, IBK a administré un coup de canif ravageur. Nombreux cadres qui lorgnaient des postes juteux à la mesure du sacrifice consenti se sont vus infligé une fin de non recevoir. IBK les a renvoyés à des études universitaires. D’aucuns continuent de ruminer leur colère. Et ne se privent pas de lui traiter de tous les noms d’oiseaux, au motif qu’ « il a trahi son parti. » Trop de chaleur était perceptible dans les propos tenus le 30 juillet au siège du RPM sis au quartier Hippodrome, en commune II du district de Bamako. Signe, que désormais tous les ingrédients d’une rupture très proche sont réunis au moment où le président de la République est dans de sales draps. Donc, a le plus besoin de l’accompagnement de sa formation politique. Qui, comme par le passé, avait souhaité que le Premier ministre soit issu de ses rangs.
Hormis Abdoulaye Idrissa Maïga, le RPM a assisté impuissant à l’occupation de ce fauteuil par des hommes de bord politique différent.
Georges François Traoré