Nous ne sommes plus qu’à quelques jours avant l’ouverture des pourparlers de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord. En attendant, chacun met en place sa stratégie et prépare ses arguments.
Le premier tour des discussions est prévu pour le 17 juillet. Cette rencontre inaugurale portera essentiellement sur l’établissement du calendrier des négociations qui se dérouleront sous l’égide de la MINUSMA, de la France, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Algérie et du Médiateur burkinabè.
De grands espoirs sont placés dans ces pourparlers inclusifs inter-maliens. En effet, ils constituent les premiers face à face depuis l’accord de Ouagadougou en 2013. Ils tourneront autour du statut politique des régions septentrionales du Mali et devront permettre, à terme, d’aboutir à un accord définitif de paix entre les autorités maliennes et les groupes armés.
Pour le président malien, qui s’exprimait à l’occasion de sa rencontre avec le Ministre des Affaires Etrangères des Pays-Bas, le Mali part « serein » aux pourparlers à Alger : « Nous allons à Alger très sereins, sincères, ouverts et disponibles pour le dialogue, la paix et la réconciliation mais avec une ligne rouge claire : pas d’indépendance ni d’autonomie. »
Du côté du MNLA, on déclare qu’il « faut aller au-delà de la régionalisation »
« Nous, nous avions déjà une feuille de route qui donne en différentes étapes, comment nous percevons cette négociation. Nous négocieront sur un statut politique et juridique de l’Azawad dans un Mali intégral. C’est à dire qu’il faut conférer à l’Azawad une certaine autogestion, une certaine autonomie de gestion à la base. Et cela ne mettra nullement en doute l’intégrité territoriale du Mali, encore moins la forme laïque de l’Etat.
Pour nous, il faut aller au-delà de la régionalisation. Il faut aller vers un système qui octroie une mission économique particulière à cette région de l’Azawad, ou un système fédéral avec deux Etats dans un Mali intégral. Et ensuite, il faut voir si après la décentralisation va fonctionner à l’intérieur de ces deux Etats. Pour nous, c’est assez top limité comme modèle la décentralisation. Il faut aller plus haut que cela » (Attaye Ag Mohamed, membre de la Cellule de communication du MNLA, sur Studio Tamani).
Le gouvernement se dit prêt à échanger sur « la mise en place d’un nouveau mécanisme institutionnel »
« Le Mali va chercher la paix à Alger, nous sommes un pays de paix et de dialogue. Vous savez, les sources du problème que nous vivons sont avant tout politiques. C’est pour cela que nous voulons résoudre le problème de manière politique. Nous voulons épargner à nos populations la guerre, car nous avons la conviction que la guerre n’apporte rien. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi l’option du dialogue, l’option qui a été mise sur la table par le président de la République depuis son investiture.
Aujourd’hui, nous discutons avec les groupes signataires de l’Accord de Ouagadougou, que sont le MNLA, le HCUA et le MAA. Or l’Accord de Ouaga, stipule clairement que l’intégrité territoriale ne peut être mise en cause, ni le caractère laïc et républicain de l’Etat malien. Le président l’a dit depuis plusieurs mois, la ligne rouge c’est l’autonomie et l’indépendance. Au-delà de cela tout est négociable.
A part cela, le Mali est prêt à échanger avec les uns et les autres sur la mise en place d’un nouveau mécanisme institutionnels, dont la vocation sera de préserver l’intégrité territoriale du Mali et d’assurer l’unicité de la Nation. Tout cela, en tenant compte de certaines aspirations pour amener un développement dans les zones défavorisées » (Le ministre malien de communication, Mahamadou Camara sur Studio Tamani).