Dans un communiqué publié lundi soir, le syndicat autonome de la magistrature a exprimé son désaccord avec la mesure qu’elle a assimilée à une « violation du principe de la séparation des pouvoirs ».
Un peu plus tôt dans la journée, des habitants de Gao, principale ville au nord du pays, étaient descendus dans la rue pour manifester autant contre l’insécurité que contre la mesure de la levée de mandats d’arrêts envisagée par le gouvernement.
Certains des manifestants ont affirmé ne pas comprendre que des « criminels » soient libérés alors même que les négociations entre les groupes armés et le gouvernement ne font seulement que commencer.
De son côté, l’Association Malienne des droits de l’Homme (AMDH) avait, il y a quelques jours, mis en garde contre la mesure gouvernementale déclarant qu’elle pourrait être de nature à « aggraver la fracture entre les communautés en exacerbant la frustration des victimes et le sentiment d’impunité en faveur des présumés auteurs »
En annonçant son projet, le gouvernement l’avait justifié par le souci de favoriser le déplacement de certains chefs de groupes armés afin qu’ils puissent prendre part aux négociations de paix en cours dans le pays.
Les autorités avaient précisé que les enquêtes allaient se poursuivre à l’encontre des personnes visées, dont six députés ayant rejoint les rangs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).