Le calendrier du retrait des forces françaises au Mali se précise : ce sont près de 900 soldats qui devront bientôt lever le camp. En visite dans une base de l’armée de l’air près de Paris, ce mercredi 8 janvier, François Hollande a esquissé le calendrier du désengagement militaire de la France. L’effectif des forces français en présence dans le pays passera de 2 500 à 1 600 soldats. Et ce n’est qu’un début.
“L’essentiel de la mission a été accompli“, a estimé le président en visite à la base de Creil. Dans son intervention, il a indiqué que le nombre de soldats français au Mali passerait d’environ 2 500 actuellement à 1 600 d’ici à la mi-février. Ce nombre déclinera ensuite jusqu’à 1 000, ce qui, selon, le président Hollande, “sera le niveau nécessaire pour faire face à la menace qui pourrait ressurgir, car les groupes terroristes sont encore présentes dans le Nord-Mali“.
Un an d’opération Serval
L’opération Serval, lancée il y a un an, le 11 janvier 2013, a été “un succès reconnu” par les Maliens et par “l’ensemble de la communauté internationale“, s’est également félicité le chef d’Etat français, qui s’exprimait à l’occasion de ses vœux aux armées devant des centaines de militaires.
Fin décembre, les soldats français s’étaient également repliés de Kidal. Le dispositif avait été renforcé à la suite du meurtre des deux journalistes de RFI et pendant la période des élections législatives. L’opération était chargée d’épauler les Forces armées maliennes (Fama) et les casques bleus de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali).
Le nombre des points d’appui militaire (places fortes) de l’opération Serval devrait également être réduit. La flotte d’hélicoptères devrait passer à huit appareils, alors qu’elle en comptait une vingtaine il y a un an.
Désormais, l’armée française pourrait se concentrer sur Tessalit, dans le Nord du pays, qui est un point stratégique du fait de sa proximité avec l’Algérie. Elle se fixerait également sur Gao, où stationnent actuellement 1 400 soldats, et, dans une moindre mesure, sur Bamako, la capitale du pays. “La relation de défense de la France et du Mali est appelée à se pérenniser. L’objectif commun de la lutte contre le terrorisme sera inscrit dans cet accord“, avait déclaré Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense, lors du du réveillon du 31 décembre dernier, en compagnie des soldats de la force Serval.
L’intervention française en Centrafrique en question
Egalement présente en Centrafrique, et plus particulièrement à Bangui, la France a déployé 1 600 hommes aux côtés des forces africaines de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique). Cette intervention soulève de nombreuses questions quant à la nouvelle stratégie de la France sur ce continent.
Le président Hollande s’est abstenu de donner la moindre indication sur l’évolution des effectifs de ce contingent, que certains experts jugent insuffisant pour rétablir la sécurité dans ce pays. “Certains s’interrogent, et c’est légitime, sur le bien-fondé de cette intervention et d’autres, sur la durée de l’opération“, a cependant relevé François Hollande, faisant valoir que si la France était demeurée “les bras croisés“, les victimes des violences “se compteraient en milliers de morts aujourd’hui“.
L’Europe aux abonnés absents
“Nous ne sommes pas venus seuls” en Centrafrique, a-t-il également souligné, alors que plus de 4 000 soldats africains sont également déployés dans ce pays. “Il y aura dans quelques semaines des décisions importantes qui seront prises pour la Centrafrique“, a ajouté le chef de l’État français. “L’Europe s’impliquera davantage“, tandis que “des décisions seront prises dans le cadre de l’ONU” pour que l’opération de la force africaine “devienne une opération des Nations unies” même si, a-t-il reconnu, “ça prendra du temps“.
Un conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne est prévu le 20 janvier à Bruxelles, a-t-il rappelé, pour définir ce que pourra être la présence européenne “et les concours qui pourront lui être apportés“.
Absents jusqu’à présent sur le territoire centrafricain, les Européens pourraient participer, à terme, à la formation d’une armée ou d’une police centrafricaine comme ils le font déjà au Mali. Ils pourraient également intervenir au titre de l’aide humanitaire aux populations civiles, en particulier aux centaines de milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays.