Selon nos informations, la Direction Générale de la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) aurait lâché Cissé Technologie qui, jusqu’ici prisée par le Département de la Santé, doit ainsi dans les jours à venir récupérer ses consommables médicaux périmés.
La mésaventure de cette entreprise dans l’affaire d’attribution du marché de fournitures de la carte d’identité biométrique serait en train de produire des effets néfastes. Dans ce dossier, les autorités compétentes, à travers la Primature, ont décidé de ne pas cautionner l’injustice.
Rappel de quelques faits
Le Gouvernement s’est appuyé sur trois raisons pour motiver sa décision d’annuler l’appel d’offres en vue de l’établissement de la carte biométrique couplée à l’Assurance maladie. En effet, le couplage de la carte biométrique avec la carte AMO fait intervenir trois départements (Sécurité et Protection civile, Solidarité et Action Humanitaire et Économie et Finances). Toute chose qui pose au Gouvernement un réel problème. Pour la simple raison que les deux documents ne sont pas régis par les mêmes normes juridiques: l’une relevant d’un décret et l’autre d’une loi.
En conséquence si tous les Maliens se doivent d’avoir une Carte d’identité nationale, force est de reconnaître que tous nos concitoyens ne sont pas affiliés à l’Assurance maladie Obligatoire et ne sont pas astreints d’y adhérer. Les contraindre à y adhérer par le biais du couplage peut apparaître comme une violation de la loi. Ce, d’autant qu’il n’y a aucun texte qui autorise ce couplage qui est prévu par un arrêté ministériel dont la conformité est fortement discutée. Faut-il compter le coût assez élevé de la nouvelle carte biométrique proposée par rapport à l’ancienne et au pouvoir d’achat des Maliens. La seconde difficulté qui se pose au Gouvernement relativement à ce marché est la prise en compte de la loi N° 2017-0022 du 02 juin 2017 déterminant les conditions générales d’exonération. En effet, cela conditionne la légalité du marché et, donc, de l’appel d’offres.
Pour surmonter ces réelles difficultés d’ordre légal, il est apparu nécessaire pour l’État d’harmoniser les normes juridiques, à travers l’initiation d’une loi qui prendra en charge le couplage. C’est dans ce cadre que le Gouvernement a décidé d’annuler purement et simplement le processus d’appel d’offres relatif à la confection de la carte d’identité nationale biométrique couplée avec la carte AMO. Faut-il retenir, par ailleurs, que, pour un marché d’un montant de plus de 13 milliards, l’accord du Conseil des Ministres est indispensable. Il ne l’a pas fait cette fois-ci.
Cissé Technologie en perte de crédibilité ?
En dehors de ce marché, des matériels médicaux fournis par cette entreprise au niveau de certains hôpitaux de notre pays sont tombés en panne en ci peu de temps. En outre, selon nos sources, cette société serait en position de perdre d’autres marchés. Pour motif que certains engagements n’auraient pas été correctement exécutés et que la Direction de la PPM serait dans ce lot. À les croire, cela aurait été nécessité après le passage des contrôleurs à la PPM. Par contre, le PDG de la PPM est accusé d’être en complicité avec Cissé Technologie sur motivation de 50 millions de francs CFA. Mais ce dernier dément et affirme ne jamais avoir eu à collaborer avec le patron de l’entreprise en question depuis qu’il est à tête de la PPM.
Oumar Diakité
Source : LE COMBAT