C’est du moins, ce qu’a dit Dr Oumar Mariko, lors de la mise en liberté provisoire d’AMADOU Haya Sanogo. Le président du parti Sadi, Dr Oumar Mariko avait fait le déplacement, mardi dernier, au Palais de justice de Bamako où, il assisté à la mise en liberté provisoire, du chef de l’ex- junte militaire de Kati, Amadou haya Sanogo et ses coaccusés. Il a profité de l’occasion pour rappeler des maux qui minent l’armée et la société malienne.
Arrêtés et détenus dans l’affaire dite des ‘’bérets rouges’, Amadou Haya Sanogo et 13 autres coaccusées ont été libérés, mardi dernier, par la Chambre d’Accusation de la Cour d’appel après 7 ans de détention préventive. Le procès d’Amadou Haya et consorts a été maintes fois annoncés et maintes fois reportés. Au finish, l’affaire n’a pu être jugée au fond, après 7 ans de détention préventive. Alors que Selon les dispositions du code de Procédure Pénale, la détention préventive ne doit dépasser, en aucun cas, 3 ans. C’est pourquoi, Amadou Haya Sanogo et 13 coaccusés ont été mis en liberté en attendant que des mesures soient prises pour la tenue d’un procès sur le fond.
Dr Oumar Mariko qui n’a jamais caché son soutien au patron de l’ex junte, s’est réjoui de sa libération, même s’il pense que cette libération ne suffit pas aujourd’hui pour résoudre la profonde crise à laquelle le Mali et son armée sont confrontés depuis 2012.
Il a fait savoir qu’il ne mène pas son combat pour AMADOU Haya seul, mais pour toute l’armée malienne qui ne trouve pas, selon lui, dans de bonnes mains.
«Haya n’est pas le plus fort de l’armée malienne, il y a de nombreux hommes forts au sein de l’armée, mais ceux-ci n’arrivent pas à mettre leur compétence au service du Mali à cause de la mauvaise gestion dont fait l’objet l’armée malienne », a souligné l’éternel opposant Dr Mariko.
Pour Dr Mariko, les problèmes qui ont poussé Amadou Haya Sanogo à faire le coup d’état en 2012 sont connus de tous et ces mêmes problèmes persistent aujourd’hui. Et tant que ces problèmes ne sont pas gérés, la lutte contre l’insécurité demeura un leurre au Mali. Ces problèmes, dit-il, seraient à la base des frustrations palpables au sein de toute l’armée malienne. Des frustrations qui s’expliquent par le manque d’armements, d’équipements et de munitions. Nul n’ignore que les Famas souffrent, aujourd’hui de faim et de soit au front. A cela, s’ajoute la politisation de l’armée et la corruption en son sein ainsi que l’insuffisance d’effectifs au front. Pour Dr Mariko, une armée confrontée à tels problèmes ne peut pas être performante et efficace. D’où, ses multiples débandades au front face à l’ennemi. Il ne s’agit là, des propos qui ne doivent pas tombés dans l’oreille d’un sourd.
Sidiki Berthé
Source : Le Serment du Mali