Pour la cinquième année consécutive, l’association Djiguiya Blon organisera le festival Donso N’goni du 19 au 21 mars 2020. Cette année, grâce à une collaboration avec le Musée national du Mali (MNM), de l’association Juru et du centre Badjidala, le festival sera complété par une exposition d’art contemporain. « Donsow : Les maîtres de l’invisible », se veut une rencontre prometteuse entre la tradition séculaire des Donsow et l’art contemporain que le public découvrira du 21 mars au 18 avril 2020 au Musée.

Faire comprendre le monde mystique des Donsow et s’imprégner des valeurs fondatrices incarnées par cette confrérie, c’est l’un des objectifs visés par les initiateurs de cette exposition.

Ce terme Donsow est préféré au mot chasseur qui ne traduit pas exactement toute la dimension et le rôle social incarné par ceux qui appartiennent à la « maison du savoir », littéralement en bamanan, « Donso », explique M. Salia Malé, ancien directeur du Musée national, l’un des commissaires de l’exposition.

« La rencontre de la tradition et du contemporain n’est pas  toujours évidente » même si notre riche culture est la source d’inspiration de beaucoup d’artistes. Les volontaires comme Djiguiyablon ou Juru qui  animent cette tradition, les artistes qui travaillent dans le domaine et les gardiens de ces traditions forment un ensemble indispensable qui doit fédérer les énergies afin de « promouvoir davantage cette tradition », ajoute M. Malé.

Détenteur de savoirs, guérisseur connaisseur des plantes, guerrier et défenseur des faibles, le Donso est en même temps en lien avec les ancêtres ce qui fait qu’il est au centre du dispositif de maintien de notre équilibre.

Ayant vécu à Ségou où il a créé le centre d’art contemporain Badjidala, c’est avec enthousiasme que M. Michel Bamia, le second commissaire de l’exposition, s’est associé à ce projet. Intéressé par le monde des Donsow, dont la dimension morale est à mettre en avant, il estime qu’il faut appréhender la philosophie de cette confrérie qui marque toute la société malienne.

Une vision et des valeurs morales, d’honneur, de bravoure, de respect mutuel…,  justement mises à mal par un contexte sécuritaire difficile. L’ambition de cette exposition est donc d’explorer les moyens de « confronter » cette tradition avec le monde actuel.

Sékou Oumar Tembely, président  de Djiguiyablon, initiateur du festival Donso N’Goni, fut comme beaucoup d’abord fasciné par la musique des Donsow. Engagé dans la promotion des valeurs de la confrérie, il entend faire partager la mission « de protection du  « donsoya » qui « doit être amené dans sa vision d’une communauté qui veut vivre en paix ».

Fatoumata Maguiraga