Huit ans après le début de son intervention au Mali, l’armée française, enlisée dans un conflit sans fin, réfléchit à son issue militaire et politique.
‘aube de 2021, une succession de drames semble avoir accéléré la prise de conscience. Après huit années d’âpres combats dans les dunes ensablées du nord et du centre du Mali, aux trousses de groupes armés terroristes, la force française Barkhane est en passe de réduire la voilure. Les 600 hommes envoyés l’année dernière en renfort d’une opération mobilisant 5100 militaires (pour un coût de 805 millions d’euros en 2019), seront “très probablement” rapatriés et le dispositif va “évoluer”, a déclaré la ministre de la Défense Florence Parly, le 4 janvier. La semaine précédente, cinq soldats tricolores tombaient, portant à 51 les “morts pour la France” au Sahel.
Partir en laissant le chaos ou rester au risque de s’enliser ? L’équation relève du casse-tête politique. D’autant que 2020 a été l’année la plus sanglante pour les civils depuis trois ans, selon l’ONG Acled, et que l’hydre terroriste semble renaître à l’infini dans la zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger), où Barkhane concentre ses efforts. Difficile, dans ces conditions, de justifier un retrait qui serait synonyme d’échec, malgré quelques avancées tactiques. “En 2020, nous avons empêché le recrutement de combattants, perturbé des réseaux logistiques”, rappelle le porte-parole de l’état-major, Frédéric Barbry.
L’Express