Dans sa note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali, la MINUSMA a indiqué avoir recensé plus de 800 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire. Ces violations ont été commises entre le 1 janvier et 31 mars 2022. Ledit rapport suscite déjà la colère des Maliens.
La MINUSMA a rendue, ce lundi, sa note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire dans le pays couvrant la période du 1er janvier au 31 mars 2022. Cette note, selon le communiqué, a été communiquée le 17 mai au Gouvernement qui a transmis ses observations à la MINUSMA.
L’armée malienne accusée
A en croire la mission onusienne au Mali, plus de 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire ont été recensés au Mali entre janvier et mars 2022. Ces données documentées, précise-t-on, représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. La MINUSMA indique aussi que « le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324% ».
Durant cette période, les actions des FAMa et leurs partenaires ont été multiples, selon la MINUSMA. « Sur la période, les Forces armées maliennes (FAMa), appuyées à certaines occasions par des éléments militaires étrangers, ont multiplié les opérations militaires de lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de l’opération Keletigui dont certaines se sont parfois soldées par des allégations graves de violations des droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire », indique le communiqué qui ajoute qu’entre janvier et mars 2022, « 320 violations de droits de l’homme ont été attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes alors qu’au dernier trimestre de l’année 2021 seulement 31 violations leur étaient imputables ».
Le communiqué précise aussi que les régions du centre (Bandiagara, Bankass, Djenne, Koro, Mopti, Ségou sont les plus affectées par les différents actes de violence. La situation sécuritaire, selon la MINUSMA, était restée préoccupante durant cette période dans certaines régions au sud du Mali.
Pendant cette période, les libertés démocratiques ont été beaucoup atteintes. « Enfin, le rétrécissement continu de l’espace civique et du débat démocratique ainsi que la restriction dans l’exercice des libertés publiques ont soulevé de vives préoccupations aussi bien de la part de l’Expert Indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, que de la Commission nationale des droits de l’homme du Mali, ainsi que de nombreuses organisations de promotion et de défense de la liberté d’expression et d’information », déplore la Minusma qui dit avoir noté des efforts des autorités de la Transition dans le cadre de la lutte contre l’impunité qui ont annoncé l’ouverture de plusieurs enquêtes sur des allégations de violations de droits de l’homme et des atteintes à ces droits réitère sa détermination et sa disponibilité à les appuyer afin que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice.
La colère des Maliens
Nombreux sont des Maliens qui ont demandé à « récuser » ce rapport de la Minusma. C’est d’ailleurs le cas du collectif pour la Défense des Militaires. Cette association a mis en garde la Minusma contre ce qu’elle qualifie de « fausses allégations qui ne sauraient détourner l’attention du Peuple Panafricain Malien sur les Grandes Victoires des FAMa face aux terroristes ». Elle a invité la Minusma à «fournir les preuves Tangibles de ses accusations infondées dans les 48 H qui suivent ». «Nous exhortons à cet effet les Partis Politiques, la Société Civile, les ONG et toutes les Forces Vives de la Nation œuvrant pour la stabilité au Mali à condamner sans réserve ce rapport insensé, produit et monté de toute pièce dans les bureaux climatisés ici à Bamako à travers des témoignages téléphoniques à la solde des terroristes et des ennemis du Mali » a-t-on indiqué dans le communiqué qui appelle les autorités de la transition à exiger le retrait « « pur et simple de la MINUSMA du Mali.
Boureima Guindo