Les citoyens de Gadha Lougué, village constitué autour du poste frontalier entre la Guinée et le Sénégal, relevant du district Kérawany, dans la commune rurale de Lébékéré, à 45 km au Nord du chef-lieu de la préfecture de Mali, constituent une population laissée pour compte par les autorités guinéennes, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.
Selon l’ancien chef du secteur Lougué, Amadou Diallo, son village est confronté à un manque criard de services sociaux de base : pas d’écoles, ni de poste de santé, encore moins de sources fiables d’eau potable.
« Nous sommes abandonnés à nous-mêmes à la frontière ici par les autorités guinéennes. Mais, nous n’avons pas de choix » regrette l’ancien chef du secteur.
En plus de la salle de classe en banco fermée depuis belle lurette faute d’enseignant, la localité utilise une petite case ronde également en banco d’un rayon de 6 mètres comme poste de santé confié à un agent bénévole officiellement affecté par la Direction Préfectorale de la Santé (DPS) de Mali.
« Cet agent n’est pas pris en charge par l’Etat. Il se débrouille avec les médicaments mis à disposition par le centre de santé de Lébékéré » a-t-on confié à un collaborateur de Guineematin.com qui était récemment dans la zone.
Pour madame Diouma Oury Kanté, une citoyenne de la localité, à côté du manque criard d’infrastructures, les citoyens de Gadha Lougué sont aussi confrontés à une insuffisance d’eau potable pour la consommation domestique.
« Nous n’avons que deux sources naturelles et un puits ordinaire. C’est seulement la nuit que nous profitons pour puiser de l’eau. Si tu ne puise pas la nuit, tu ne peux pas avoir de l’eau comestible » a-t-elle expliqué.
Une autre dame du nom de Koumba Diouma Diallo ajoute que la population locale ne vit que de l’agriculture : « nous cultivons du maïs, de l’arachide et du fonio. Mais, c’est au Sénégal voisin que nous nous rendons pour acheter des habits et des condiments.»
Interrogé sur ce manque de services sociaux de base à Lougué, le sous-préfet de Lébékéré, Mamadou Saïdou Diallo tente de défendre les autorités communales : « le bureau guinéen chargé de la gestion des frontière, représenté par monsieur Cécé Loua et son homologue sénégalais du nom de Colonel Henry Diouf qui ont été reçu à Gadha Lougué. Ils m’ont dit de recenser les villages pour lesquels nous devons faire des infrastructures sanitaires et scolaires sur place. Le recensement de ces villages et hameaux a été fait. J’ai mis les résultats à la disposition de cette commission guinéo-sénégalaise. Ils m’ont dit que la construction des infrastructures sanitaires et scolaires à Lougué doit venir des projets associés » a révélé le sous-préfet de la localité.
Depuis lors, le conseil communal de Lébékéré ne prévoit aucune action pour cette localité frontalière dans son plan de développement local (PDL) et son plan annuel d’investissement (PAI), nous fait comprendre le seul sous-préfet de la localité, Mamadou Saïdou Diallo.
De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com