Une nouvelle escalade verbale marque les relations entre le Mali et l’Algérie. Par voie de presse, le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, sous la direction de Monsieur Abdoulaye Diop, a réagi avec vigueur aux récentes déclarations de son homologue algérien, S.E.M. Ahmed Attaf. Ce dernier a commenté de manière critique la stratégie malienne de lutte contre le terrorisme, ravivant les tensions historiques entre les deux nations.
Un contexte chargé de différends historiques
Bamada.net-La relation entre le Mali et l’Algérie n’a jamais été un long fleuve tranquille. Si les deux pays partagent une frontière de plus de 1 300 kilomètres, leurs approches divergentes sur les enjeux sécuritaires dans le Sahel ont souvent généré des désaccords. Depuis plusieurs années, le Mali accuse régulièrement l’Algérie de jouer un rôle ambigu en soutenant, directement ou indirectement, des groupes armés qui opèrent sur son territoire et dans la région.
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Ces accusations ne sont pas nouvelles. En janvier 2024, le Gouvernement de Transition malien avait publié un communiqué dénonçant ce qu’il qualifiait de “proximité et complicité” de l’Algérie avec des éléments terroristes. Cette situation, selon Bamako, complique les efforts pour restaurer la paix et la sécurité dans le Sahel.
Des propos jugés condescendants
Les déclarations récentes de S.E.M. Ahmed Attaf, interprétées comme une remise en cause des choix stratégiques maliens, ont provoqué une vive réaction. Le Ministère des Affaires étrangères malien a fermement condamné ces propos, les qualifiant de “paternalistes” et “inappropriés”. Selon Bamako, ces prises de position illustrent une forme de nostalgie d’un passé où l’Algérie jouait un rôle dominant dans la médiation des crises sahéliennes.
Une souveraineté à préserver coûte que coûte
Dans un communiqué officiel, le Mali a réaffirmé que la gestion de la lutte contre le terrorisme relève de sa pleine souveraineté et s’inscrit dans le cadre de la Confédération des États du Sahel (AES), un bloc stratégique formé avec le Burkina Faso et le Niger. Le communiqué martèle que le Mali est déterminé à tracer son propre chemin, sans influence extérieure.
Le message est sans équivoque :
“Le Mali n’acceptera aucune interférence étrangère dans ses choix stratégiques et refuse toute tentative visant à le positionner comme un acteur subalterne dans ses propres affaires.”
Les succès maliens sur le terrain
Depuis plusieurs mois, les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont multiplié les succès contre les groupes armés terroristes opérant dans le pays. Ces avancées militaires, combinées à une stratégie régionale coordonnée, ont permis de réduire significativement les menaces dans certaines zones sensibles. Toutefois, Bamako estime que ces succès ne sont pas sans conséquences sur ses relations avec certains pays de la région, en particulier l’Algérie, qui pourrait voir sa propre influence s’éroder.
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Un appel à la retenue
Dans son communiqué, le Ministère des Affaires étrangères invite l’Algérie à recentrer son attention sur ses défis internes, notamment les revendications autonomistes en Kabylie, au lieu de chercher à s’immiscer dans les affaires du Mali. Le texte souligne également que la stabilité régionale nécessite une coopération fondée sur le respect mutuel et non sur des manœuvres déstabilisatrices.
Un avenir à construire dans le Sahel
Le Mali, en collaboration avec ses partenaires du Burkina Faso et du Niger, poursuit une approche souveraine et proactive dans la lutte contre le terrorisme. Cette dynamique, portée par la Confédération AES, vise à redonner aux pays sahéliens le contrôle de leur destinée sécuritaire.
Alors que les tensions diplomatiques avec l’Algérie atteignent un nouveau pic, Bamako réitère son engagement à éradiquer les groupes armés terroristes et à garantir la sécurité de ses citoyens, quelles que soient les oppositions ou les interférences extérieures.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
