Plus que des voisins, le Mali et l’Algérie sont deux pays liés par des relations séculaires fortes. En recevant son homologue algérien pour les travaux de la 14è session du Comité Bilatéral Stratégique Mali- Algérie, le ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, Tiébilé Dramé, avait dans un message important à véhiculer à son hôte du jour.
Face au chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, M. Dramé a tenu des propos francs qui sonnent comme une invite à l’Algérie à clarifier sa position par rapport au retour de la paix au Mali. «Le Mali aimerait entendre l’Algérie redire que l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, c’est le respect de l’exercice de la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire, c’est le respect des symboles de l’État malien que sont le drapeau national et l’hymne national. Nous fûmes, nous avons été ensemble, depuis Gao, depuis la maison de Sidi Ali M’Bara, devenue le quartier général de l’Algérie combattante au Mali dès 1960, jusqu’à l’Accord d’Alger. Nous sommes toujours ensemble, nous resterons ensemble», a laissé entendre Tiébilé.
Langage direct
Avec cette posture, le temps est suspendu dans la salle et l’Algérie voit pour la première fois un message aussi fort et direct de la part des autorités maliennes par rapport à son implication dans le processus de paix. Une telle réaction est à l’opposé de ce qui nous été servi l’habitude dans le cadre des relations entre nos deux pays.
Est-ce la fin des discours diplomatiques ? En tout cas, la réaction de Tiébilé Dramé intervient à un moment où l’Algérie est à la croisée des chemins. Empêtrée dans une crise interne, l’Algérie dirige la médiation internationale dans le cadre du processus de paix. C’est pourquoi, lors de ce Comité Bilatéral Stratégique, une large place est accordée au processus de paix à travers l’Accord d’Alger.