Trois jours après l’arrivée de l’armée malienne et de mercenaires de la société russe dans ce village du centre du Mali, plusieurs habitants les accusent de viols et d’agressions sexuelles. Jeune Afrique a recueilli ces témoignages.
Ce sont des témoignages – recueillis par téléphone – qui font froid dans le dos et qui, pour la première fois de façon aussi claire et précise, accusent les mercenaires de Wagner de viols au Mali. Comme révélé par nos confrères de Radio France internationale (RFI), les Forces armées maliennes (Fama), accompagnées de leurs supplétifs de la société militaire privée russe et de chasseurs traditionnels dozos, ont fait une descente le 4 septembre à l’aube dans le village de Nia Ouro, près de Sofara, dans la région de Mopti, au centre du pays.
Ce jour-là, Amadou* est chez lui avec son épouse. Une partie des hommes du village, prévenus de l’arrivée d’un convoi armé, ont fui en brousse pour se cacher. Certaines femmes les ont suivis avec leurs enfants. Vers 9 h, des dozos franchissent sa porte et lui intiment l’ordre de sortir, comme à d’autres habitants. « Ils m’ont dit que les Fama voulaient me parler. Ils m’ont emmené auprès de soldats qui m’ont demandé mon identité et ce que je faisais ici. Puis, ils m’ont remis au chef d’un groupe de Blancs, des gars de Wagner. »