En tant qu’une multiplication anarchique des cellules du corps, le cancer peut atteindre toutes les parties du corps, de la tête aux pieds, selon des spécialistes.
Au cours de ce débat animé par visioconférence, le RP médian a recueilli les avis des spécialistes comme Dr Fatoumata Sidibé, cancérologue à l’hôpital de point G ; Dr Bourama Coulibaly, spécialiste en anatomie et Phytologie pathologique à hôpital de point G, non moins, professeur à la faculté de médecine ; Dr Nouhoum Sacko, spécialiste en biologie moléculaire et DR Alou Baldé.
Des spécialistes qui ont fait savoir que les formes les plus répandues de cette maladie au Mali sont entre autres, le cancer du sein, du col de l’utérus, de l’estomac, de la prostate, du foie, etc.
Selon eux, ce sont les femmes qui sont les plus touchées par le cancer au Mali, soit 66% de cas chez les femmes, 34% chez les hommes.
D’après leurs analyses, c’est le cancer du sein qui occupe la tête du classement des cancers chez la femme au Mali, suivi du cancer du col de l’utérus et après de celui de l’estomac.
Ce même cancer de l’estomac vient en première position chez les hommes suivis de celui de la prostate et du foie.
Contrairement aux adultes, dont les femmes sont les plus touchées, ce sont les jeunes garçons de 0 à 15 ans qui sont les plus touchés chez les enfants, avec précisément le cancer qui affecte les yeux suivis de celui des reins.
Selon ces spécialistes, les cancers fréquents au Mali n’inquiètent plus beaucoup de pays européens. Cela parce que ces types de cancers peuvent bien être évités.
Pour soutenir cette thèse, Dr Fatoumata Sidibé a fait savoir que 40% des cancers au Mali sont dus aux mauvaises pratiques, notamment la mauvaise alimentation, la consommation du tabac, de l’alcool, la non-pratique du sport, etc.
En ce qui concerne son traitement, les spécialistes invités n’ont pas manqué de souligner toutes les difficultés que peuvent rencontrer les patients, dont la maladie a atteint une certaine évolution. Puisque selon eux, au Mali, les patients ne viennent dans les hôpitaux que lorsque leur maladie commence à les inquiéter sérieusement, alors que le meilleur remède contre le cancer est, selon les cancérologues, la prévention soit par la vaccination ou par le dépistage.
La vaccination est trop chère pour le citoyen lambda du Mali (100 000f), mais par ailleurs, ce montant ne représente rien, pour Dr Sidibé, face au traitement du cancer, surtout que le Mali demeure encore trop en retard en matière de la chimiothérapie.
Selon DR Sidibé, beaucoup de pays européens ont pu réduire de 80% le risque pour une femme de manifester par la vaccination.
De son côté, Dr Bourama Coulibaly a mis l’accent sur l’examen du dépistage que l’état du Mali et ses partenaires ont beaucoup facilité, voire rendu gratuit au niveau de tous les centres de santé de référence.
De façon unanime, tous les spécialistes invités ont évoqué la nécessité d’accorder encore plus attention à cette maladie.
Ils ont invité les plus hautes autorités de la santé à trouver des solutions à certaines difficultés notamment, la révision du budget dédié à la lutte contre le cancer au Mali. Car selon eux, c’est le même budget qui existe depuis 2008, alors que le nombre de patients a largement augmenté ainsi que les besoins.
Ils ont également signalé que beaucoup de médicaments nécessaires dans le traitement du cancer ne sont pas pris en charge ni par l’AMO ni par CANAM.
Ces médecins ont aussi indiqué la nécessité de faire une large sensibilisation sur le dépistage au niveau de toutes les filles et femmes, en vue de prévenir le cancer qui devient un problème de santé.
Selon le dernier registre qui dresse la situation de cette maladie uniquement à Bamako, il y’a eu 1545 cas en 2019, et les statistiques qui couvrent tout le Mali, ont indiqué 13 100 cas en 2018.
Les cancérologues ont tenu à préciser lors de ce débat que contrairement à ce qui se dit sur la gratuité du traitement du cancer au Mali, ce sont plus tôt certains médicaments de la chimio qui sont fournis par ans par le ministère de la Santé.
De ce fait le patient peut bien en bénéficier si toute fois c’est disponible, mais au cas contraire il sera obligé lui-même de payer ces médicaments qui ne sont ni à l’AMO ni au CANAM.
Il faut noter également qu’aucun des diagnostics du cancer aussi n’est pris en charge.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays-Mali