Au nombre de 8, ils ont tous conquis le grade de maîtres de conférence agrégés lors du dernier concours d’agrégation de médecine humaine, pharmacie, odontostomatologie, médecine vétérinaire et productions animales, organisé du 5 au 14 novembre dernier par le CAMES à Libreville au Gabon
Le club très select des têtes couronnées de la médecine et de la pharmacie dans notre pays s’est agrandi de 8 nouveaux maîtres de conférence agrégés ou professeurs agrégés du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). Il s’agit de Fatou Sylla (ophtalmologiste et major de sa spécialité), Safiatou Niaré (parasitologue et épouse du prestigieux parasitologue, Pr Ogobara Doumbo qui s’est éteint le 9 juin dernier à Marseille, également major de sa spécialité), Mamadou L. Diakité (urologue), Oumar Diallo (neurochirurgien), Hamady Traoré (stomatologiste), Aladji Seidou Dembélé, (anesthésiste-réanimateur), Aldiouma Guindo (hématologiste) et Abdoul Aziz Diakité (pédiatre).
Tous ont conquis le grade de maîtres de conférence agrégés lors du dernier concours d’agrégation de médecine humaine, pharmacie, odontostomatologie, médecine vétérinaire et productions animales, organisé du 5 au 14 novembre dernier à Libreville au Gabon. L’Université des sciences, des techniques et technologies de Bamako (USTTB) à travers les facultés de médecine et d’odontostomatologie (FMOS) et de pharmacie a organisé, mercredi dernier à la FMOS, une réception en l’honneur de ces promus au grade d’enseignant de rang magistral.
La cérémonie était présidée par le recteur de l’USTTB, le Pr Adama Diaman Keita, en présence du doyen de la FMOS, Pr Seydou Doumbia, de son collègue de la Faculté de pharmacie, Pr Boubacar Traoré et du président sortant de la commission pédagogique (l’équipe prépare les candidats au concours d’agrégation), le Pr Hamar Alassane Traoré et nombre d’invités. Il est utile de rappeler que le concours d’agrégation est une évaluation de l’aptitude d’enseignement des candidats. Il se tient tous les deux ans. Ceux qui passent avec brio aux différentes épreuves, notamment celles des titres et travaux, de leçon modèle et l’épreuve du malade décrochent le titre de professeur agrégé.
Le CAMES est l’organe d’accréditation et de consécration dans les grades d’enseignement qui a été porté sur les fonts baptismaux en 1998 et regroupe 19 Etats africains membres. Le concours d’agrégation atteste de la qualité pédagogique des agrégés. Pour être candidat, il faut gravir les échelons. Sur la question, il ressort des explications de spécialistes que l’enseignant doit faire valoir ses aptitudes en postulant successivement à des grades correspondant à son niveau de travail, notamment maitre-assistant (après deux ans dans les fonctions d’assistant), maitre de conférence agrégé (après 5 ans d’enseignement et de réalisation d’un certain nombre de travaux de recherche et de publications). Enfin, on devient professeur titulaire (après trois ans d’enseignement dans les fonctions de maitre de conférence et réalisation de travaux scientifiques).
Fatou Sylla, porte-parole des lauréats, a expliqué que la consécration est l’aboutissement d’un processus. La période de préparation a été aussi marquée d’ incertitudes, de doutes mais aussi d’ assurances. Elle a témoigné de sa reconnaissance à la commission pédagogique qui a su inculquer aux candidats la rigueur et les valeurs d’humilité. Il faut souligner que notre pays avait envoyé 13 candidats sur lesquels 8 ont été admis. Alors qu’au même moment certains pays envoient une cuvée. «Pour nous, il ne s’agit pas de faire de comparaison avec nos voisins africains mais de rappeler l’urgence et la nécessité d’oser aussi. Préparer une vingtaine voire une trentaine de candidats reste dans nos cordes », a dit Mme Sylla.
Le président sortant de la commission pédagogique a indiqué que les lauréats ont observé les règles d’éthique dans la pratique de leurs spécialités respectives vis-à-vis de leurs apprenants et malades. Il a fait sienne une réflexion : «A l’instant même où vous pensez avoir tout vu et compris, le monde vous rattrape et muselle votre arrogance d’une bonne dose d’humilité». Pr Hamar Alassane Traoré a invité les nouveaux maîtres de conférence agrégés à cultiver l’humilité et la modestie parce que, selon Robert Blondin, écrivain québécois connu pour ses célèbres citations, la modestie a le mérite de n’être qu’un constat qui fait échec aux prétentions et aux prétentieux.
Le doyen de la FMOS a poussé l’analyse un peu plus loin, en expliquant que les deux facultés partagent les mêmes difficultés et le même souci d’amélioration de la qualité des soins. Il a rappelé l’urgence d’adapter notre approche pédagogique au défi de la pléthore. Pour lui, il est temps de s’interroger sur le profil de médecine généraliste, par exemple, qu’on veut former et de travailler à réussir les challenges. Pr Adama Diaman Keita a expliqué que 2018 a été une année éprouvante pour notre pays. Mais elle a été couronnée de bien de succès comme l’admission de nos candidats au concours d’agrégation. « Certes ça a été une année budgétaire difficile parce que c’était une année électorale mais les moyens, il n’y en aura jamais assez», a souligné le recteur de l’USTTB, avant d’inviter les lauréats à animer toute la chaine de la pyramide universitaire et d’avoir plus de présence à l’hôpital.
Nos candidats ont été accompagnés à Libreville par une équipe composée des professeurs (Hamar Alassane Traoré, Mohamed Ag Alfousseyni et Ousmane Faye, vice-doyen de la FMOS), dont l’entregent et la disponibilité à être au service de la bonne cause ont été reconnus et salués.
Bréhima DOUMBIA
Source: Essor