Dans un passé très récent, surtout durant la longue période de cessation de travail des magistrats, les personnes détenues à la MCA ne savaient plus à quel Saint se vouer. En effet, depuis, le mois de juillet de cette année, les militants des deux organisations syndicales de la magistrature, notamment le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) observaient une grève illimitée. Durant toute cette période, aucune extraction de détenu pour les cours et tribunaux, aucun jugement.
Comprenne que pourra ! Le durcissement de la situation entre le Pouvoir Exécutif et le Pouvoir judiciaire a été une préoccupation permanente des hommes privés de leur liberté, engendrant même un remue-ménage dans le milieu carcéral.
Au terme du 100ème jour de grève, l’annonce de la suspension du mot d’ordre de grève illimitée des magistrats à l’édition de 20 heures de l’Office des radiodiffusions et télévision du Mali (ORTM) du jeudi 1er novembre, a été un véritable ouf de soulagement car bon nombre de pensionnaires de la MCA ont spontanément ovationné, dans l’allégresse, cette nouvelle, comme si on venait de prononcer une sentence favorable lors de leur jugement.
Nous pouvons dire, sans risque de nous tromper, que c’est le même sentiment qui anime tous les acteurs de la justice : magistrats, greffiers, secrétaires de greffe, avocats, Officiers, agents et fonctionnaires de Police judiciaires et même les plus hautes autorités.
Que cela soit claire pour le tout monde, il n’y pas des coupables en prison ; il y a aussi ceux qui y vivent un temps de leur destin scellé. N’oublions surtout pas ceux qui sont en détention, qui souffrent entre les quatre murs à la merci des magistrats qui tripatouillent le droit et de leurs geôliers, pour dont nombre d’entre eux, on peut les qualifier « d’ignorance en action ».
Boubacar PAÏTAO
Source: Le Pays