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Mahmoud Dicko, leader religieux : « les nouvelles autorités maliennes ne me Consultent plus, ne m’écoutent plus. C’est fini !!! »

Il y a longtemps qu’on ne l’entend plus, qu’on le voit plus. Il y’a, longtemps, qu’on ne le voit plus diriger les marches, ni les protestations de l’opposition.
Bref, qu’est devenu l’Imam Mahmoud Dicko, l’ancienne « autorité morale » du M5-RFP ?
Pour le savoir, nous nous sommes rendus à son domicile, tôt le matin. C’est là, dans la Cour familiale, qu’il nous a accordé une interview, qui aura duré plus long que prévu.

Bonjour, imam Mahmoud Dicko !

Bonjour Le Mollah Omar, comment allez – vous ?

Ça va, Dieu merci. Imam, peut-on connaître les raisons de votre absence sur la scène politique ?

Il n’y a pas d’autres raisons, si les nouvelles autorités maliennes considèrent qu’elles n’ont plus besoin de
votre aide, que ferez –vous ?

Est – ce que ce sont elles qui vous ont dit qu’elles n’ont plus besoin de votre aide ?

Non, mais c’est comme si !

Donc, en clair, les nouvelles autorités ne vous ont jamais demandé de mettre fin à vos activités politiques ?

Clairement, les nouvelles autorités ne me l’ont jamais demandé. Mais il y a comme une méfiance qui s’est installée entre nous.

Les avez-vous rapprochés pour avoir une explication ?

Non, jamais !

Donc, c’est pour cela que vous vous êtes murés dans votre tour d’ivoire ?

C’est un peu cela, quand vous vous sentez inutile, ou incapable de faire évoluer les choses, au risque de vous retrouver derrière les barreaux !

Autrement dit, c’est par peur du « gendarme » ?

Oui !

Donc, vous voulez faire de la politique tout en ayant peur de la prison ?

On ne fait de la politique, non plus, pour séjourner en prison.

Quant on fait de la politique, on est, soit à la maison, soit en prison.

Possible, en effet !

Mais, de temps en temps, vous profitez de certaines occasions pour lancer des flèches au pouvoir…

C’est ma nature. Je suis incapable de me taire devant l’injustice.

Soumeylou Boubeye Maïga, l’ancien Premier ministre vient de rendre l’âme il y a quelques jours, malade et en détention. Mais personne ne vous a entendu à son sujet ?

Je devrais parler de lui, car il était, vraiment, c’est un grand commis de l’Etat.

Alors, pourquoi n’avez-vous rien dit ?

Moi aussi j’étais malade.

De quoi souffriez-vous ?

Je souffrais de rhume chronique.

Souffriez-vous de rhume ou avez-vous peur de parler, sous peine d’aller en prison ?

Je n’ai peur que d’Allah subhana Wattallah, sinon de personne !

Devrions-nous nous attendre à voir l’imam
Dicko diriger une marche ou une manifestation contre le pouvoir, demain ou après demain ?

Moi, diriger une marche demain ou après demain ? Pas question.

Et Pourquoi, vous avez dit que vous n’avez peur de personne, non ?

Non, mon rhume n’est pas encore guéri. Quand ce sera le cas, on en parlera.

Interview réalisée par Le Mollah Omar

Source: Canard déchaîné

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