Critiquée par plusieurs organisations de la société civile et acteurs politiques pour avoir prétendument fermé les yeux sur des fraudes lors de la présidentielle, la mission d’observation électorale de l’Union européenne dément avoir caché quoi que ce soit. Elle rappelle par ailleurs avoir pointé du doigt des irrégularités et incidents mineurs, qui n’ont pas eu « d’incidence sur le résultat du vote ». De son côté, l’ambassadeur de l’UE a lui aussi tiré un bilan très positif de cette élection.
Fin de séjour pour la centaine d’observateurs électoraux de l’Union européenne. En même temps que les adieux, il a été confirmé qu’aucune nouvelle mission d’observation n’était envisagée pour les élections législatives à venir.
Cependant, Sandrine Espinoza, la chef adjointe des observateurs, rappelle que le rapport final de la mission, présenté d’ici quelques semaines, pourra être utile pour ces futures échéances. « La majorité des recommandations va porter sur des améliorations suggérées pour le prochain processus électoral visant l’élection présidentielle. Mais il y aura également quelques petites recommandations qui pourraient servir pour les législatives, notamment celle d’améliorer certaines procédures au niveau du contentieux électoral », a-t-elle précisé.
« Un grand pas en avant »
De son côté, le nouvel ambassadeur de l’Union européenne, Giovanni Di Girolamo, a qualifié cette élection présidentielle de « grand pas en avant, gage d’espoir pour la démocratie du pays ».
« Sur le plan institutionnel, c’est une élection qui a fonctionné sur le plan du calendrier, respect des procédures, respect des normes démocratiques, souligne-t-il. A commencer par le président de la République qui a donné sa démission pour être candidat. C’est très correct et assez rare dans un contexte africain. Sur le plan du politique, c’est aussi important que les deux hommes politiques malgaches qui ont fait le plus consensus aient eu l’opportunité de s’affronter démocratiquement dans une élection. Il y a eu un gagnant et un perdant, mais ça a été bien géré. Les deux se sont présentés devant la HCC, ils se sont serré la main. Et après, le perdant a reconnu sa défaite et évidemment il se prépare, on suppose, à devenir la figure principale ou le chef de l’opposition. Fonction importante dans un pays en termes d’équilibre démocratique. »
L’ambassadeur a rappelé son soutien à la Grande Ile et a prévenu que 2019 serait une année d’accélération et de concrétisation des projets financés par le Fonds européen de développement (11e FED).
RFI