Dans une interview exclusive accordée, ce mardi 5 octobre 2021, à France Inter, le président de la République française, Emmanuel MACRON, s’est exprimé sur le retrait progressif de la France du Sahel. Pour parler de son malentendu avec les autorités de la Transition au Mali, il durcit encore le ton, toujours avec le même mépris, la même hargne, lorsqu’il s’adresse à un dirigeant de l’Afrique Noire. «C’est à la demande du Mali et de son peuple que la France est intervenue au Mali. Si la France ne l’avait pas fait, il n’y aurait pas de Gouvernement au Mali. Je le dis franchement… », a-t-il plastronné.
Lisez un extrait de l’interview.
«Je rappelle qu’au Mali le président François Hollande est intervenu à la demande du Gouvernement et du peuple malien, mais aussi des tous les États membres de la CEDEAO. Mais, nous ne nous y maintenons dans ce cadre. C’est la différence profonde de notre intervention au Sahel par rapport à ce qui a pu être fait en Libye, ou en Afghanistan où la communauté internationale est arrivée en substitution, en quelque sorte, au pays, à son propre peuple à débarrasser le peuple de ses gouvernants. Mais, par définition, nous ne savons pas quoi proposer d’autre ; nous ne sommes pas le peuple à sa place.
Sans la France au Sahel, il n’y aurait plus de gouvernement au Mali, je vous le dit très nettement. Si le président Hollande n’avait pas décidé, en janvier 2013, d’intervenir avec l’Opération qu’il a lancée (Serval), puis l’Opération Barkhane, les terroristes auraient pris le contrôle d’abord de Bamako, puis de tout le pays.
Mais, les terroristes ne prendront pas le pays, car nous sommes là, la communauté internationale a pu arriver. La MINUSMA est présente, les européens sont présents à travers des opérations de formation, de consolidation des armées. Et nous sommes là.
Ce que nous avons décidé, en parfaite cohérence avec ‘’grammaire’’, si je puis dire, des affaires internationales que j’évoque, c’est qu’il y a maintenant 18 mois, j’ai dit aux Etats de la région, particulièrement aux Maliens, que notre présence militaires doit évoluer.
Parce que l’on ne peut pas demander à nos soldats de remplacer ce qui est le travail de vos États et en particulier de votre État. Ce que l’on a entamé, après avoir accru nos pressions militaires avec de vrais résultats, de vrais succès de nos armées, c’est un travail qui consiste à dire : il faut que l’État revienne avec sa justice, son éducation, sa Police, partout et en particulier au Mali et au Burkina. Il faut que derrière les projets se développent. Sinon, dès qu’on libère un territoire, les terroristes reprennent, puis qu’il n’y a pas de perspectives. L’armée française n’a pas à se substituer au non-travail de l’État malien. Donc, nous nous reconcentrons, à la fois géographiquement, en termes de mission, sur la stricte lutte contre les groupes terroristes ».
Transcription Libre
Source : Info-Matin