
La Russie, que les Occidentaux accusent de masser des troupes à la frontière avec l’Ukraine, a présenté la semaine dernière un ensemble de propositions qu’elle souhaite négocier sur le plan de sa sécurité, notamment un engagement de la part de l’Otan à renoncer à toute activité militaire en Ukraine et plus globalement en Europe de l’Est.
La présidence française a souligné que la discussion de ce mardi entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine était leur « premier échange depuis les propositions russes concernant la contribution européenne à la stabilité stratégique sur le continent européen ».
Dans le dossier ukrainien, les dirigeants français et russe ont discuté selon le Kremlin des conditions d’une reprise des négociations en « format Normandie », qui réunissent Russie, Ukraine, France et Allemagne, et d’une application des accords de Minsk paraphés dans ce cadre et destinés à mettre fin au conflit provoqué par le soulèvement armé de séparatistes pro-russes en 2014 dans l’est de l’Ukraine.
« Le président de la Russie a souligné que la possibilité d’organiser un nouveau sommet en format Normandie dépend aussi des mesures concrètes des autorités de Kiev pour mettre en oeuvre l’ensemble de mesures de Minsk », a dit le Kremlin.
L’Elysée a confirmé, sans plus de précisions, que les présidents français et russe avaient discuté de la situation dans la région ukrainienne du Donbass à la suite de la rencontre le 15 décembre entre Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodimir Zelenski.
Ce dernier s’est dit disposé mardi à une rencontre russo-ukrainienne, quel qu’en soit le format, et a assuré que son pays était « prêt à appliquer ce que nous sommes convenus de faire ».
Vladimir Poutine a aussi discuté de l’Ukraine ce mardi avec le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, a dit le Kremlin.
D’après l’Elysée, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont aussi évoqué les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
« Le président de la République a rappelé à son interlocuteur l’importance de relancer les négociations sur les trois enjeux centraux que sont la poursuite des mesures humanitaires, dont la libération de prisonniers ; la mise en oeuvre de l’accord obtenu l’an dernier ; et la résolution durable du conflit, notamment via un accord sur la frontière », a rapporté l’Elysée.
La présidence russe n’a fourni aucun détail sur la teneur des échanges au sujet du Mali, où la France s’inquiète de voir la junte au pouvoir à Bamako solliciter l’appui de la société privée russe de sécurité Wagner.
L’Elysée rapporte qu’Emmanuel Macron a demandé à Vladimir Poutine des « clarifications (…) quant aux derniers développements au Mali ».