Le chef de l’Etat a aussi tenu à mettre en valeur le rôle d’ascenseur social de l’armée.
Alors que des voix de plus en plus nombreuses s’interrogent en France sur la poursuite de l’opération Barkhane, huit ans après le début de l’intervention antijihadistes dans la région, il a évoqué une possible redimensionnement des troupes françaises sur place en affirmant que d’ores et déjà “les résultats sont là”.
L’exécutif réfléchit à alléger le nombre de soldats engagés, actuellement autour de 5.100, un sujet qui sera sur la table en février à N’Djaména au sommet du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad). “Je serai présent à N’Djaména pour un nouveau sommet et des décisions structurantes, avec un cap inchangé, la stabilité et la victoire contre le terrorisme”, a-t-il dit.
Le chef de l’Etat a salué l’engagement des armées sur plusieurs théâtres d’opérations à l’international et rendu hommages aux onze soldats morts au combat.
Il a aussi espéré que l’arrivée du président américaine Joe Biden marquera un “réengagement” des Etats-Unis au Moyen-Orient et “des décisions structurantes” avec “une prise de conscience de la nature de la lutte contre le terrorisme”, notamment en Syrie et en Irak. La France craint une possible résurgence de l’EI en Irak et Syrie.
Soulignant le rôle de l’armée pour favoriser l’ascension sociale, il s’est félicité de voir que “10% des officiers des armes que j’ai choisis début décembre pour accéder aux étoiles soient entrés dans les armées comme militaires du rang ou sous-officiers”.
Un prélude à ses prochaines annonces sur “l’égalité des chances”, qui doivent constituer la “jambe gauche” de la fin de son quinquennat.
Le chef de l’Etat a aussi rassuré les militaires sur la hausse des engagements budgétaires, malgré les dépenses liées à la crise sanitaire, alors qu’une clause de “revoyure” est prévue cette année.
“L’indispensable remontée en puissance de nos armées, que j’ai décidée en 2017, doit se poursuivre résolument dans le cadre de la loi de programmation militaire. Je l’ai dit et répété, je le réaffirme solennellement aujourd’hui, les engagements que j’ai pris seront tenus”, a-t-il affirmé.
Allusion aux critiques sur sa gestion de la crise sanitaire, il a lancé: “Je sais combien chaque jour on peut expliquer comment gagner la guerre d’hier”.
– “Escalier social” –
Il a débuté sa visite par l’Ecole des mousses, qui forme chaque année quelque 200 jeunes de 16 à 18 ans souhaitant s’engager dans la Marine dès la troisième ou la seconde. Il y a rencontré quelques mousses, garçons et filles, qui lui ont offert un col bleu et le traditionnel “bachi” à pompon rouge.
“Nous suivons à la fois une formation maritime et des études classiques”, explique Gabriel, 16 ans, l’un des quatre mousses qui a échangé avec lui. Comme Martina, l’une des 14 filles sur 200, “bien décidée à s’enrôler dans la marine” à l’issue de sa formation.
Pour certaines de ces recrues, en situation d’échec scolaire, l’Ecole des mousses joue un rôle d’intégrateur, à l’instar du ministère des Armées qui recrute plus de 20.000 jeunes par an (26.000 en 2020) et revendique son rôle d’”escalier social”.
Après cette visite, le président Macron est monté sur le ponton de la frégate Bretagne. Il y a rencontré en particulier la première femme plongeuse de la marine.
Il était accompagné de la ministre des Armées Florence Parly, de la ministre déléguée Geneviève Darrieussecq et des principaux gradés, dont le chef d’état major François Lecointre.
M. Macron entretient désormais des relations apaisées avec l’armée après un début de quinquennat houleux marqué par le départ tonitruant du général Pierre de Villiers en 2017.
Le budget 2021 des Armées s’élève à 39,2 milliards d’euros, en hausse pour la troisième année consécutive (+4,5% sur un an).