Dans le cercle de Macina, le village Diosso et campement, situé à proximité du hameau de Binwere ainsi que de Nerekoro sont sous blocus des terroristes exigeant aux populations de cette localité allégeance. Persécutées et affamées, les forces vives de la localité viennent de lancer un appel à l’aide à l’attention des plus hautes autorités du pays.
Le cri de SOS a été lancé ce samedi 1er mars par le chef de village Dasso DEMBELE, chef de village de Diosso, entouré de ses conseillers, des représentants des jeunes, des femmes, à travers un message vidéo sur les réseaux sociaux.
« Je m’adresse aux autorités de Macina ainsi qu’aux plus hautes autorités du pays pour les exposer aux souffrances auxquelles les populations de mon village sont confrontées », a-t-il dit.
« Nous souffrons pour notre pays. Nous avons refusé de nous soumettre aux diktats des terroristes. Nous avons décidé de garder notre honneur. Car, quand on parle de Bambara, l’honneur est très important. Dans l’inter-fleuve, tous les villages sont sous pression. Nous avons perdu nos animaux», a-t-il imploré.
À la suite de cette brève intervention, il a donné la parole à Bina DEMBELE pour détailler le message du chef de village.
Selon M. DEMBELE, le village Diosso souffre depuis plus d’un an. «Notre village se trouve à 7 km de Macina derrière le fleuve. Nous avons refusé de signer un pacte avec les terroristes. C’est pourquoi, nous sommes persécutés», a-t-il fait savoir. Rappelant que l’ancien chef de village a été tué par les hommes armés.
Il ressort de son propos que les terroristes ont fait une première incursion dans le village le vendredi 21 février dernier avant de revenir à la charge le mardi suivant.
« Tous les villages, qui n’ont pas signé de pacte avec ces groupes terroristes, souffrent énormément. Tout le temps, ce sont des hommes armés qui viennent nous menacer ici. Depuis l’année dernière, la souffrance ne fait qu’augmenter. Nous demandons au préfet et au maire de transmettre le message de détresse de Diosso aux plus hautes autorités, notamment le président Assimi», a imploré la représentante des femmes.
« Dans ce village, nous manquons de tout. On ne sait plus à quel saint se vouer. Nous ne savons pas comment nous allons aborder le mois béni de Ramadan car nous manquons de sucre, d’huile, de cube Maggi ; de sel, de céréales », a poursuivi une autre très dépitée.
« Nous n’arrivons plus à évacuer nos malades à cause de cette situation. Beaucoup d’enfants meurent ici, faute d’assistance médicale », a-t-elle conclu.
Par Abdoulaye OUATTARA
