Notre pays doit maintenir le cap sur les avancées enregistrées dans la croisade contre le phénomène pour circonscrire son impact
Le 25 avril est dédié à la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Mais pour des contraintes de calendrier, la célébration de l’événement sous le thème : «Zéro palu-Tirer un trait sur le paludisme» et qui consacre également le lancement de la Semaine nationale de lutte contre le paludisme a été différé dans notre pays.
Le clou de cette 14è édition a été organisée, hier, au Centre international de conférences par le ministère de la Santé et du Développement social à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme et l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).
La cérémonie était présidée par la ministre de la Santé et du Développement social, Dr Fanta Siby, en présence du représentant de l’OMS, Dr Jean-Pierre Baptiste, de l’ambassadeur des États-Unis dans notre pays, Dennis B. Hankins et d’autres invités de marque.
La restriction sur les regroupements de plus de 50 personnes pour éviter une éventuelle propagation de la Covid-19 à une plus grande échelle a contraint les organisateurs à rester dans les proportions raisonnables de mobilisation pour célébrer la journée. Celle-ci se veut un cadre de concertation sur des préoccupations essentielles liées à une endémie majeure dans notre pays et assurer le plaidoyer auprès des pouvoirs publics et des partenaires sur l’urgence d’agir contre ce fléau.
Le représentant de l’OMS a rappelé «qu’en 2019, la Région africaine de son organisation concentrait 94% des 229 millions de cas de paludisme et des 409.000 décès imputables à la maladie dans le monde. Et ce malgré les progrès appréciables réalisés dans la riposte au paludisme dans la Région», a-t-il indiqué.
Jean-Pierre Baptiste a aussi expliqué qu’entre 2000 et 2019, l’incidence du paludisme a baissé de 29% et le nombre de décès a diminué de 60%. D’un autre côté, plus de 1,2 milliard de cas et 7,1 millions de décès ont été évités dans la Région.
«Le Cap-Vert a maintenu le statut de pays exempt de paludisme qu’il a acquis en 2018, l’Algérie aussi a été certifiée exempte de paludisme en 2019, alors que l’Afrique du Sud, le Botswana, l’Éthiopie, la Gambie, le Ghana et la Namibie ont franchi les étapes intermédiaires fixées pour 2020 : à savoir réduire de 40% par rapport à 2015 l’incidence du paludisme et de la mortalité qui y est associée», a évoqué le représentant de l’Organisation onusienne.
Il a aussi précisé que 36 des 44 pays d’endémie palustre de la Région n’ont pas encore atteint ces étapes intermédiaires. `«Si l’incidence du paludisme dans la Région s’est inscrite à la baisse dans une fourchette comprise entre 9% et 10% tous les cinq ans entre 2000 et 2015, force est de constater que cette incidence a encore ralenti pour s’établir à moins de 2% au cours des cinq dernières années», a constaté Jean-Pièrre Baptiste. Celui-ci a aussi précisé que dans notre pays de gros efforts ont été accomplis dans la croisade contre le paludisme.
«Nous saluons tous les efforts déployés pour réaliser dans un laps de temps la revue à mi-parcours du Plan stratégique national (2018-2022), l’élaboration du document de stratification du paludisme dont le dernier datait de plus de 30 ans. L’élaboration en cours de la note conceptuelle paludisme pour le Fonds mondial», a-t-il fait savoir.
Pour sa part, l’ambassadeur américain a réitéré l’engagement de son pays à accompagner le nôtre dans la lutte contre le phénomène, avant d’évoquer les progrès réalisés par le Mali dans le domaine.
Quant à la ministre en charge de la Santé, elle a souligné que face aux problématiques d’une extrême gravité, notre pays, avec le soutien des partenaires techniques et financiers, a entrepris des actions synergiques de lutte contre le fléau. Et Dr Fanta Siby d’indiquer qu’en 2020, les ressources engagées dans la lutte contre le paludisme ont permis d’atteindre des résultats encourageants, notamment l’acquisition de plus de 9,4 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide.
D’autre part, plus de 3,6 millions de personnes ont gratuitement bénéficié du test de diagnostic rapide et 3,7 millions autres de doses de médicament contre le paludisme.
Rappelons que le PNLP a été créé en 1993 avec mission de concevoir et d’élaborer les stratégies de lutte contre le paludisme, de coordonner les recherches et études en matière de lutte contre le paludisme. Le Programme doit aussi élaborer les normes et procédures, veiller à leur application, préparer les plans d’action de lutte contre le paludisme et veiller à leur mise en œuvre.
Siné S TRAORÉ
Source : L’ESSOR