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Lutte contre le palu: le Mali se positionne pour l’acquisition du vaccin antipaludique

Les autorités maliennes, avec le soutien de ses partenaires, se positionnent pour que notre pays soit parmi les premiers en Afrique à se doter du vaccin RTS, S recommandé dans la lutte contre le paludisme dont l’efficacité est approuvée par l’OMS. Tel est l’engagement pris par le ministre de la Santé, ce lundi 25 avril, lors de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme.

 

« Exploiter l’innovation pour réduire le fardeau du paludisme et sauver des vies », tel était le thème de la journée mondiale de lutte contre le paludisme célébrée, ce lundi 25 avril, au Mali en présence du ministre de la Santé ; Mme Diéminatou SANGARE ; de l’ambassadeur des USA au Mali ; Dennis B HANKINS ; du représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Jean BAPTISTE.

15e édition du genre, cette journée couplée au lancement de la semaine nationale de la lutte contre le paludisme est une occasion pour les décideurs et les partenaires techniques et financiers d’évaluer les parcours, les approches tout en renforçant la sensibilisation sur les meilleures pratiques de la prévention du paludisme qui demeure dans de nombreux pays africains un problème majeur de santé publique.

Le vaccin RTS, S, l’espoir pour vaincre le palu

Le rapport mondial 2021 sur le paludisme relève des chiffres funestes dans la lutte contre cette maladie et montre pendant la période concernée par l’étude que certains acquis n’avaient pas pu être pérennisés.

« Le nombre total de décès dus au paludisme a affiché une hausse de 534 000 à 602 000 ; le taux de mortalité est passé de 56 à 61,5 décès pour 100 000 habitants exposés au risque de paludisme », affirme le Dr Jean BAPTISTE, en référence aux contenus du rapport mondial.

L’Afrique porte le fardeau le plus lourd du paludisme dans le monde : 95 % des cas de paludisme et 96 % des décès sont concentrés en Afrique subsaharienne, atteste-t-il.

Autre illustration de l’ampleur du paludisme, argue M. BAPTISTE « un enfant meurt du paludisme chaque minute », tout en soulignant que 80 % de tous les décès dus à cette maladie en Afrique sont recensés chez les enfants âgés de moins de cinq ans.

Toutefois, grâce à l’innovation l’espoir de vaincre le palu, à travers le vaccin RTS, S, recommandé pour lutter contre une parasitose humaine, est à portée de main.

« Il réduit considérablement la morbidité et la mortalité liées au paludisme et pourrait sauver la vie de 40 000 à 80 000 enfants africains supplémentaires chaque année. Ce nouvel outil est aujourd’hui plus que jamais nécessaire », explique le responsable de la mission onusienne.

Selon le représentant de l’OMS, les résultats de l’étude pilote sur ce vaccin contre le palu menée au Ghana, au Kenya et au Malawi au cours des deux premières années de la vaccination systématique, confirment qu’un médicament antipaludique est sûr. Ainsi, il peut être déployé et peut contribuer à réduire les formes graves mortelles du paludisme, rassure M. BAPTISTE.

Comme résultat, il a été constaté, après l’introduction du vaccin, une baisse substantielle du nombre d’enfants hospitalisés et une diminution du nombre de décès d’enfants dans le groupe d’âge éligible à la vaccination.

« Ensemble, nous devons saisir cette opportunité pour remettre les progrès de la lutte antipaludique sur la bonne voie et améliorer la santé de l’enfant », exhorte-t-il.

Le ministre de la Santé, de son côté, qui dit suivre l’évolution du vaccin contre le paludisme, a exprimé son adhésion en faveur de ce vaccin très attendu dans de nombreux pays touchés par le fléau du paludisme.

Selon elle, avec l’appui des partenaires, le Mali est actuellement en train de se positionner parmi les premiers pays candidats pour implémenter ce vaccin antipaludique à une large échelle.

« Un cadre de collaboration fructueuse avec le secteur privé doit être mis en place pour susciter plus d’engagements dudit secteur dans la lutte contre le paludisme », sollicite-t-elle.

Premier motif de consultation, l’ambassadeur des USA au Mali, dont le pays est l’un des partenaires qui soutiennent la lutte contre le paludisme, a salué les efforts consentis par les autorités maliennes. Les USA, via l’Initiative du Président américain pour la lutte contre le paludisme (USAID/PMI) et son apport au Fonds mondial, constituent des acteurs importants de ce combat.

Dans son speech, il reconnaît que le Mali est l’un des pays leaders en termes de recherche et de l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides.

En dépit de tous ces efforts, regrette-t-il, les statistiques ne sont pas positives au regard des victimes de cette maladie. C’est pourquoi, soutient le diplomate américain, le palu inquiète plus que la Covid-19 en Afrique.

CRS, gestionnaire du Fonds mondial contre le palu

Pour accélérer la réduction du paludisme en vue de son élimination à l’horizon 2030, le Fonds mondial vient d’accorder une nouvelle subvention d’environ 49 milliards de nos francs pour la lutte contre le Paludisme dans les trois prochaines années au Mali. Ce fonds sera géré par Catholic relief services (CRS) qui a une expérience de nombreuses années dans la lutte contre le palu et dans la recherche.

« Depuis 1999 CRS accompagne le gouvernement du Mali dans plusieurs domaines. Mais dans le cadre de cette journée, c’est leur soutien à la lutte contre le palu », a indiqué Dr Mariam TALL directrice du projet palu CRS avant de souligner que leur structure a de nombreuses initiatives dans la lutte contre le paludisme. Il s’agit notamment du projet de recherche sur les répulsifs spatiaux et celui du 5e passage de la chimio prévention du paludisme saisonnier.

« C’est de la pression, nous n’avons pas droit à l’échec. Nous serons aux côtés du gouvernement pour les trois prochaines années pour l’accompagner », a-t-elle déclaré, tout en insistant sur leur responsabilité dans la gestion du fonds.

Pour sa part, Moussa Dominique BANGRE, représentant résident du CRS au Mali a ajouté : « Nous sommes confiants et contents que le gouvernement du Mali et le Fonds mondial aient eu confiance à notre organisation en nous confiant la gestion financière du fonds. C’est une lourde responsabilité. Nous comptons travailler aux côtés du programme national de lutte contre le paludisme, mais aussi des autres acteurs pour que ce programme soit un succès ».

Pour CRS, cette journée est une occasion d’être au plus près de la population dans la lutte contre le paludisme. En plus de la participation des communautés, elle a été marquée par un sketch de sensibilisation sur le palu et la visite de stands.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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