L’Association des femmes pour les actions de développement (AFADev) a organisé, le mardi 23 avril dernier, à Médina Coura, une formation à l’intention de ses membres sur le mariage précoce.
La cérémonie était placée présidée par la présidente de l’AFADev, SANGARE Oumou BA, ancienne ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.
A travers ces formations de sensibilisation qui se dérouleront dans toutes les Communes du District de Bamako, l’AFADev entend renforcer les capacités des femmes, surtout en matière de violences basées sur le genre. Ainsi, au cours des rencontres avec les couches concernées, l’accent sera mis sur le mariage des enfants.
La sensibilisation à l’intention des femmes de l’AFADev avait pour objectif d’amener celles-ci à bien assumer leurs rôles de responsables de projet.
Financé par l’Union européenne, ce projet va contribuer à sensibiliser les bénéficiaires sur l’importance de l’éducation des jeunes filles, en vue de l’abandon des mariages précoces et contribuer leur l’autonomisation. Les animatrices ont beaucoup mis l’accent sur la santé de la reproduction.
Selon Hawa DIARRA, une animatrice, le mariage précoce peut avoir comme conséquences les complications à l’accouchement. Ce qui, à son avis, peut aboutir à la fistule. Elle a évoqué les inconvénients de l’excision.
Les animatrices ont beaucoup insisté sur la communication sur l’éducation sexuelle entre les parents et leurs enfants pour éviter certains comportements dégradants.
Pour réussir un changement de comportement social favorable à la santé de la mère et de l’enfant, soutiennent les animatrices, il faut davantage communiquer pour relever certains défis, qui ont pour noms : barrières sociales, culturelles et religieuses ; faible niveau de plaidoyer pour les changements programmatiques et de politiques.
Aussi, ont-elles-rappelé, le Mali est partie prenante de la campagne de l’UA pour l’élimination du mariage des enfants lancée en 2014.
Le lancement national de cette campagne a été parrainé par la Première Dame en octobre 2015. Cette campagne tourne autour de 10 engagements destinés principalement au pays qui doivent être au 1er rang de la lutte contre le mariage précoce des enfants. Il s’agit entre autres, d’harmoniser les lois sur le mariage en fixant l’âge des mariés à 18 ans ou plus pour les garçons et les filles.
Il est aussi question de développer, élaborer et mettre en œuvre des stratégies nationales et des plans d’actions visant à mettre fin au mariage précoce des enfants.
De même, il est demandé de promouvoir la participation et le rôle des hommes en particulier les pères, les chefs religieux et leaders communautaires dans la lutte contre le mariage des enfants. L’une des solutions est le maintien des filles à l’école.
Quatrième pays à avoir une prévalence élevée au monde, notre pays avec 55% de filles mariées avant 18 ans fait face au phénomène dont les conséquences sont notoires sur le plan éducationnel et socio-sanitaire.
Il faut reconnaitre qu’au Mali il y a la volonté d’endiguer le problème, comme en témoigne la signature et la ratification des conventions et traités internationaux.
Pour aboutir aux résultats escomptés, les intervenants dans la lutte contre le mariage des enfants insistent sur une plus grande participation des hommes, en particulier des pères, des chefs religieux ainsi que des leaders communautaires.
Par Almamy Malick SYLLA (Stagiaire)