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Lutte contre le harcèlement des filles en ligne : Plan international invite à une forte mobilisation autour du phénomène

Face à la multiplication du harcèlement des filles en ligne, Plan international publie son rapport 2020 sur le thème « libres d’être en ligne ». Un document de 56 pages à travers lequel, l’ONG, grâce aux divers témoignages reçus, dénonce les harcèlements en ligne et formule plusieurs recommandations pour plus de protection pour les filles en ligne, mais aussi pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).

« Tandis que le Covid-19 confine de nombreuses communautés et déscolarise quelque 700 millions de filles, ces dernières passent désormais énormément de temps à la maison et sur Internet. Les fonctions centrales de la société étant transférées en ligne pour aider à ralentir la propagation du virus ». Pourtant, « au lieu d’être encouragées à s’exprimer librement en ligne, les filles sont trop souvent harcelées, abusées et mises à l’écart des espaces connectés ». Tels sont les constats qui ressortent du rapport 2020 de l’ONG Plan international, intitulé « La situation des filles dans le monde 2020 » dont le thème est « Libres d’être en ligne »

Réalisé sur la base du témoignage de 14 000 filles originaires de 31 pays à travers le monde, ce rapport fait voir que plus de la moitié, 58 %, de ces filles interrogées ont été victimes de harcèlement et d’abus en ligne. Ces abus, précise-t-on, sont de divers types. Il s’agit des abus ciblant leur nationalité, leur identité raciale, leur niveau d’éducation, leurs éventuels handicaps et leur identité sexuelle et de genre, dit-on.

Ces abus ne sont pas sans conséquence, non seulement sur le plan psychologique, mais aussi physique et éducatif, sur les filles. Parmi toutes ces victimes, une sur 4, soit 24 %, se sent physiquement en danger, fait savoir Plan international. Ce rapport fait également voir que « 42 % perdent leur estime de soi ou leur confiance en soi, 42 % se sentent stressées mentalement ou émotionnellement et 18 % ont des difficultés à l’école ». Or, selon le même rapport, 50% des filles interrogées subissent plus de harcèlement en ligne que dans la rue.

Selon « La situation des filles dans le monde 2020 », parmi les plateformes sur lesquelles ces harcèlements sont fréquents, Facebook serait le premier avec 39% des harcèlements enregistrés. Il est suivi par Instagram, 23%.

Plan international, à travers ce rapport, précise que « le harcèlement en ligne chez les filles commence dès l’âge de 8 ans, et la majorité des filles qui se sont fait harceler la première fois avaient entre 14 et 16 ans ».

Cette exposition des filles enlève aux médias sociaux l’importance qui est la leur, surtout en cette période de crise sanitaire liée au coronavirus, craint Plan international. Une période durant laquelle, l’internet est devenu un outil, plus qu’indispensable, en raison des mesures barrières adoptées par les États pour contrer l’avancée du virus.

Face à cette exposition des filles, Plan international juge important de protéger les filles contre l’influence de leurs agresseurs. Cette ONG invite à plus d’action afin que les filles se sentent plus en sécurité en ligne. « Seule, une personne ne dispose que de peu de moyens, et nous devons nous mobiliser en faveur du changement et exiger des gouvernements et des entreprises technologiques qu’ils mettent en place des mesures de protection », indique AB Albrectsen, directrice générale de Plan international, dans le Préambule du rapport.

AB Albrectsen estime essentiel de mener une forte sensibilisation autour de ce phénomène. A l’en croire, « il est important d’aider le public à se protéger, et le rôle de Résilience Organisation consiste notamment à sensibiliser les filles et les jeunes femmes à l’utilisation et au stockage des mots de passe, au fait de ne pas s’échanger leurs mots de passe lorsque la connexion n’est pas sécurisée, à la création d’un identifiant unique pour chaque compte et à la suppression de toute information personnelle partout où il serait facile de la trouver. »

À travers ce rapport de 56 pages, Plan international formule plusieurs recommandations à l’endroit des plateformes de médias sociaux, de la société civile, mais aussi des gouvernements. Aux médias sociaux surtout, il invite à la mise en place de mécanismes de signalement efficaces et faciles d’accès, spécifiques aux violences de genre ; à la tenue des auteurs responsables de leurs actes ; au recueillement des données désagrégées qui tiennent compte des recoupements d’identités des filles et surveillent l’ampleur et la gravité du problème ; et enfin à la prise en compte du problème du harcèlement en ligne au sérieux.

« Je suis convaincue que si nous écoutons et comprenons les réalités quotidiennes des filles, cela poussera les entreprises des médias sociaux, les gouvernements et la société civile à agir », espère la directrice de Plan international. Soucieuse de l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) qui préconisent « l’utilisation des TIC et la généralisation de l’accès à Internet dans le but de lutter contre les inégalités de genre », la directrice générale de Plan international indique la nécessité pour les filles de « bénéficier d’un accès complet et équitable aux possibilités offertes par les médias sociaux et l’Internet. »

F. Togola

Source: Le PaysMali

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