Le 25 février 2015, les gouvernements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), sous le leadership de la Côte d’Ivoire, signait « la Déclaration d’Abidjan », ensemble de 25 engagements qui vise à mettre fin à l’apatridie.
Cinq ans après cette signature d’engagement des pays ouest-africains en faveur de la lutte contre ce phénomène, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) a fait le point, ce mardi 25 février. Ainsi, pour son cinquième anniversaire, Askia Mohamed Touré, Représentant résident du Hcr, est longuement revenu sur les avancées enregistrées par la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de la « Déclaration d’Abidjan », lors d’une conférence de presse organisée au siège du Hcr, à Cocody II-Plateaux, carrefour Duncan.
A en croire le diplomate, le pays a connu « des avancées remarquables ». « L’adoption et la mise en œuvre d’une loi spéciale d’acquisition de la nationalité ivoirienne par déclaration, qui a profité directement à plus de 16 000 descendants d’immigrés et par extension à plus de 45 000 personnes ; la mise en œuvre d’une procédure spéciale de déclaration à l‘état civil pour les élèves du primaire démunis d’extraits d’acte de naissance, qui s’est soldée par un excellent résultat de 630 748 actes de naissance délivrés ; le lancement d’un vaste projet de modernisation de l’état civil avec comme premiers jalons, la création d’un Registre national des personnes physiques (Rnpp) et l’attribution d’un numéro national d’identification », a énuméré Askia Touré, qui est en fin de mission en terre ivoirienne dès ce 29 février.
Il a salué le gouvernement ivoirien pour toutes les lois et résolutions prises qui visent à permettre à des milliers de personnes résidant en Côte d’Ivoire depuis plusieurs décennies, souvent avant même les indépendances, de bénéficier de la nationalité ivoirienne, et donc d’entrer dans la légalité. Pour étayer ses propos, Askia Touré a donné l’exemple de Foulabougou, une localité ivoirienne dans le nord du pays où tous les habitants sont sans papier.
« Ils sont huit mille habitants de cette localité frontalière du Mali, ils vivent en Côte d’Ivoire depuis 1963. A ce jour, ils ne sont ni Maliens, ni Burkinabè, ni Ivoiriens. Or sans papier, on ne peut pas se soigner, ni se bancariser, ni se marier, ni aller à l’école, ni faire un bon programme de développement, etc. », a indiqué le Représentant résident du Hcr. Qui a tenu à remercier le gouvernement pour sa franche collaboration et sa ferme volonté de régler la question d’apatridie dont dépend en partie la paix sociale tant recherchée par la Côte d’Ivoire.
Toutefois, il prévient : « Tous les apatrides n’ont pas vocation à être Ivoiriens ! »
Firmin N’Dri Bonfils