Pour la protection de l’environnement, rares sont les pays qui veulent rester à la traine parce que tous sont conscients de l’impact que peut avoir cette situation sur la population mondiale. C’est dans ce cadre que trois institutions internationales se donnent la main dans le cadre d’un partenariat pour soutenir une initiative de lutte contre le déversement des sachets plastiques dans les océans. Avec cette initiative, Clean Oceans, l’AFD, la KFW, la BEI, pensent contribuer à la réalisation des ODD, ainsi qu’à la santé de la population mondiale, voire aquatique.
La lutte contre la pollution environnementale ne connait point de répit de part et d’autre dans le monde. C’est dans cette optique que le gouvernement fédéral allemand, la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Agence française de développement (AFD) se sont donné les mains pour soutenir cette initiative intitulée « Clean Océans » (nettoyer les océans). Ils sont convaincus que cela va dans le bon sens du développement, ainsi qu’à la mise en place de projets pouvant contribuer à la diminution de la pollution de nos cours d’eau dans les cinq années à venir.
Dans le cadre de ce partenariat, 2 milliards d’euros seront déployés afin de permettre la réduction des déchets marins et notamment les plastiques, le déversement des eaux usées non traitées, etc. Ces trois institutions sont convaincues, à travers cette initiative, qu’elles créeront des « opportunités de financement innovant aux besoins des entreprises privées de diverses tailles y compris les micro-entreprises, et des projets de recherche et d’innovation ».
Notons que cette initiative, « Clean Oceans » a une portée plus large, mais essentiellement orientée vers les zones riveraines et côtières des pays en développement en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Ces zones sont considérées comme les lieux par lesquels filtrent la plupart des déchets plastiques souligne l’AFD qui explique les secteurs concernés par cette initiative. Ceux-ci sont, entre autres : « La collecte, le prétraitement et le recyclage des déchets, en particulier des plastiques, collectés à terre, en rivière et en mer ; amélioration de la gestion des déchets dans les ports afin de contribuer à la réduction des déchets marins provenant des navires et du transport fluvial ; soutien aux mesures de prévention du plastique, au développement du marché pour le recyclage des plastiques et autres matériaux et à la sensibilisation du public ; soutien à la mise en place d’installations de traitement des eaux usées permettant de réduire les rejets de plastiques et d’autres polluants dans les rivières et les océans. »
L’Agence française de développement rapporte ces propos de M. Günther Bräunig, PDG de la KFW, au nom du gouvernement fédéral allemand : « Pour la KfW, l’un des principaux défis des années à venir sera de mettre l’accent sur la durabilité de manière globale et cohérente. Pour ce faire, nous nous sommes engagés dans une ambitieuse « Feuille de route pour la finance durable » et prévoyons d’intégrer les 17 objectifs de développement durable, l’Accord de Paris sur le changement climatique et la stratégie de développement durable du gouvernement fédéral allemand dans notre modèle de développement durable. La protection des océans contre la pollution est l’une des tâches les plus importantes nécessitant une réponse internationale coordonnée et ciblée. Nous nous sommes donc associés à la Banque européenne d’investissement et à l’AFD pour lancer l’Initiative Clean Océans, qui vise à mettre en commun et à développer nos activités respectives de protection des océans. »
« La collaboration est absolument essentielle pour relever efficacement le défi mondial… »
Pour le président de la Banque européenne d’investissement, M. Werner Hoyer, le partenariat constitue une condition sine qua non pour l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) et aussi de la sauvegarde des océans pour les générations à venir. Telle a été également la position de M. Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement : « La collaboration est absolument essentielle pour relever efficacement le défi mondial que constitue l’élimination de la pollution et des autres sources de dégradations de nos océans. » Il poursuit en montrant toute la satisfaction de l’AFD de faire partir de cette initiative : « C’est donc avec une grande fierté que l’AFD contribue à cet effort mondial, dans le but de susciter de nouveaux engagements de la part de tous. »
À s’en tenir aux dires de l’AFD, nous sommes plus de trois milliards de personnes tributaires de la biodiversité marine et côtière. Les ressources issues de celle-ci sont estimées à près de 2600 milliards d’euros par an. L’AFD est donc convaincue que la bonne gestion de ces ressources contribue largement à la lutte contre la pauvreté, mais aussi instaure un développement durable et contribue à la santé de la population mondiale. « Ils contribuent également à l’atténuation du changement climatique car les océans absorbent environ 30 % du dioxyde de carbone, limitant ainsi les effets du réchauffement planétaire », lit-on sur le site de l’AFD, qui estime le nombre de déchets plastiques déversés dans les océans à près de 8 millions de tonnes. Si des solutions ne sont pas cherchées à ce phénomène, martèle l’AFD, d’ici à 2050, les poissons seront remplacés par les plastiques dans les océans.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays