Le jeudi 30 novembre 2023, le CICB a servi de théâtre à une projection intitulée ‘’Le Regret’’, avec l’objectif de sensibiliser sur les risques et dangers liés à la migration irrégulière. Initiée par le Ministère des Maliens Etablis à l’Extérieur et de l’intégration Africaine, ministre Mossa AG Attaher, la représentation du réalisateur Oumar Almahmoud Maiga s’est déroulée en présence de son collègue de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Coulibaly Mariam Maiga, ainsi que du représentant de l’OIM Olivier et de l’ambassadeur de la république d’Italie, Stephano Antonio Dejak, entre autres personnalités de marque.
La cérémonie, qui se veut une contribution à sauver des vies humaines par l’art, retrace l’enfer que subissent les migrants sur la route de «l’eldorado» à travers le Sahara. Faire face à cette migration est perçu comme une question d’urgence dans un pays de migration comme le Mali au département des maliens établis à l’extérieur, initiateur de l’activité de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière. Le réalisateur Oumar Almahmoud Maiga n’a d’ailleurs pas manqué de saluer la démarche, tout en remerciant le ministre Mossa AG Attaher pour lui avoir donné l’occasion de sensibiliser le public sur le péril de la migration irrégulière. Il s’est dit par ailleurs très comblé de travailler avec le ministre, avant d’envoyer un message fort à la jeunesse en ces termes : « je demande aux jeunes africains de laisser la migration et de venir travailler chez eux».
Le représentant de l’OIM a exprimé pour sa part toute la disponibilité de cette organisation à cheminer avec Ministère des Maliens Etablis à l’Extérieur dans le cadre de la sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière ainsi que dans l’accompagnement des migrants de retour dans leurs communautés respectives. Il a indiqué qu’en 2020 les Nation Unies ont enregistré près de 485 000 migrants vivant au Mali, soit 3% de la population malienne sur lesquels 85% sont des ressortissants d’Afrique de l’Ouest. Selon lui, ce film est l’occasion de mieux percevoir les différents risques et dangers de la migration lorsqu’elle est irrégulière et lorsqu’elle utilise des canaux qui mettent en péril la vie des candidats au départ.
Quant à l’ambassadeur de l’Italie, il a remercié le ministre Mossa AG Attaher pour son engagement dans la lutte contre le phénomène, en mettant l’accent sur la nécessité de mieux maîtriser le trafic illégal qui l’entoure. Et de mentionner l’extension du drame du Sahara jusqu’en Libye où des cas de viol sont constatés. Selon lui, les statistiques de l’OIM démontrent que 80% des migrants sont violés en Libye, 100% des hommes sont torturés, emprisonnés ou contraints à l’esclavage.
La ministre Coulibaly Mariam Maiga a exprimé pour sa part sa gratitude envers le ministre Mossa AG Attaher et le producteur du film, tout en dénonçant les multiples formes d’exploitation auxquelles les migrants irréguliers sont confrontés, à savoir : les violences physiques, sexuelles, psychologiques, la traite des êtres Humains etc. Et de lancer un appel aux femmes, aux mamans et sœurs de tout mettre en œuvre pour décourager leurs enfants, maris et frères à emprunter cette voie illégale.
Le Ministre des Maliens Etablis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine ne tarissait pas reconnaissances à l’endroit du producteur du film ainsi qu’à celui des partenaires. Décrivant l’ampleur des dangers liés à la migration irrégulière, Mossa AG Attaher a déroulé les statistiques selon lesquelles, de 2014 à nos jours, 59 837 migrants ont perdu la vie sur les routes migratoires dont 8 200 cas pour la seule année 2023 et 3 000 dans le désert du Sahara. Et d’en déduire que les routes migratoires se transforment de plus en plus en véritables couloirs de la mort pour la jeunesse africaine. En plus des cas dramatiques, il a également mis l’accent sur d’autres tragédies connexes que sont les expulsions, refoulements ou rapatriements massifs qui affectent des milliers de personnes chaque année. Près de 6 000 Maliens sont ainsi concernés depuis le début de l’année et se trouvent en situation d’urgence.
Le ministre a toutefois précisé que l’objectif de son département n’est pas de lutter contre l’immigration, «mais de stopper l’immigration irrégulière et la régulariser». Ce faisant, il a lancé un appel pressant aux candidats pour qu’ils renoncent à la migration irrégulière, tout en rappelant que l’Etat et ses partenaires demeurent mobilisés contre les réseaux de passeurs.
Aly Poudiougou
Le Témoin