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Lutte contre la mauvaise gouvernance: la carte de l’investigation journalistique

Le Réseau malien des journalistes d’investigation (RMJI) a tenu, le mardi dernier, une conférence publique sur le thème : « Rôle du journalisme d’investigation dans la promotion de la bonne gouvernance », à la Maison de la presse. Il ressort de l’exposé de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) que de 2005 à 2019, l’Etat a perdu 1 266 milliards de FCFA par l’effet de détournements, fraudes aux marchés publics…

 

Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de l’exécution du plan d’action du RMJI a été organisée grâce au soutien de ses partenaires. L’objectif de celle-ci est de contribuer à renforcer la sensibilisation et l’information sur le journalisme d’investigation; susciter le goût de l’investigation chez les jeunes journalistes, entre autres.
S’exprimant à cette occasion, le secrétaire exécutif du RMJI, Chiaka DOUMBIA, a rappelé que leur structure a été créée en juin 2016 en se fixant comme ambition de combler un vide. Celui du manque de promotion pour l’enquête, un genre journalistique peu utilisé par les médias maliens. Le faible engouement pour ce genre est dû notamment, explique M. DOUMBIA, aux nombreux obstacles auxquels les journalistes sont confrontés. Ils sont liés, soutient-il, au manque de formation, d’encouragement, aux conditions précaires des organes de presse et des Hommes de média.
Et pourtant, l’enquête contribue énormément à la promotion de la bonne gouvernance, à travers la lutte contre la corruption, la délinquance financière, la criminalité organisée, les violations des droits de l’homme, a affirmé le secrétaire exécutif du RMJI.
Ainsi, selon lui, elle constitue un maillon essentiel de la démocratie et de l’Etat de droit et également une nécessité fondamentale pour contraindre ceux qui sont au pouvoir ou qui détiennent une parcelle de pouvoir ou d’influence sur la vie publique à rendre des comptes.
Ensuite, il a rappelé que le réseau, dans sa quête de son idéal de promouvoir la bonne gouvernance, a réalisé une vingtaine d’enquêtes avec le soutien parfois des partenaires. Certaines de ces productions qui ont fait l’objet de projection dans la salle ont obligé les autorités à sortir de leur zone de confort par des décisions.
Malheureusement, leur application n’est que partiellement effective, a déploré le représentant de Mali justice projet, l’un des partenaires du RMJI.
Pour ce dernier, les journalistes d’investigation maliens font leur boulot. Il appartient aux autorités de se saisir des dossiers en vue de rendre la justice. C’est à ce niveau que la chaine de la lutte contre la mauvaise gouvernance est interrompue, a-t-il déploré.
A leur suite, le représentant de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), une structure indépendante mise en place par l’Etat dont l’une des missions est de lutter contre la corruption, a fait un exposé sur le fléau de la mauvaise gouvernance.
Après avoir rappelé le rôle combien des journalistes dans ce combat, à travers des productions, Oumar TRAORE a affirmé que les travaux des structures de contrôle révèlent que dans notre pays, de 2005 à 2019, l’Etat a perdu plus de 1 266 milliards de F CFA par l’effet de détournements de deniers publics, fraudes aux marchés publics, gaspillages et détournements de biens de l’Etat.
Les conséquences de cette situation ont une répercussion directe sur la sécurité, la paix, la démocratie, l’Etat de droit et le développement économique du pays, a-t-il indiqué.
Mais, face ces pratiques qui freinent le développement du pays, comme les journalistes d’investigation, le pouvoir de l’OCLEI est limité.
« On n’est pas une justice contrairement à ce que beaucoup de gens pensent. On élabore nos rapports qui sont transmis aux autorités », a souligné M. TRAORE.

Par Sikou BAH

Source : Info-Matin

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